Zone euro : l'inflation s'accélère à 9,1% en août, un nouveau record

Par latribune.fr  |   |  556  mots
L'inflation dans la zone euro a atteint 9,1% en août contre 8,9% en juillet, selon une première estimation publiée ce mercredi par Eurostat. (Crédits : DADO RUVIC)
Alors qu'elle était déjà à un niveau record en juillet à 8,9%, la hausse des prix à la consommation au sein de la zone euro culmine désormais, en août, à 9,1%, son plus haut historique, selon une première estimation publiée ce mercredi par Eurostat. Comme depuis le déclenchement de la guerre en Ukraine, l'inflation au sein des 19 pays qui ont adopté la monnaie unique est poussée par la flambée des prix de l'énergie.

L'inflation en zone euro se rapproche dangereusement des deux chiffres. Elle atteint, en effet, au mois d'août 9,1% contre 8,9% en juillet, selon une première estimation publiée ce mercredi par Eurostat. La hausse des prix à la consommation au sein des 19 pays ayant adopté la monnaie unique connaît donc une accélération plus importante qu'attendue et culmine à un nouveau record historique.

Les économistes interrogés par Reuters prévoyaient en moyenne un taux d'inflation de 9,0% sur un an en août. Dans le détail, l'inflation générale est poussée, comme c'est le cas depuis le déclenchement de la guerre en Ukraine, par les prix de l'énergie. Ces derniers restent, en effet, de très loin le principal moteur de la hausse générale des prix malgré un léger ralentissement, à 38,3% par rapport à août 2021 après une envolée de 39,6% en juillet.

Ceux de l'alimentation, de l'alcool et du tabac ont accéléré de 10,6% sur un an, ceux des biens industriels hors énergie de 5,0% et ceux des services de 3,8%, précise Eurostat. L'inflation hors énergie et produits alimentaires non transformés, un indicateur suivi de près par la BCE, a augmenté plus que prévu, de +5,5% contre +5,1% en juillet et pour le consensus Reuters. Une mesure encore plus étroite, qui exclut aussi l'alcool et le tabac, est en hausse de 4,3% après +4,0%. Le consensus Reuters le donnait à +4,1%.

Parmi les pays de la zone euro les plus touchés par cette hausse des prix figure l'Allemagne. L'indice des prix harmonisé, qui sert de référence à la Banque centrale européenne (BCE), a progressé de 8,8% en août. Un chiffre qui s'envole à 10,5 en Belgique, 11,1 en Grèce, toutefois en baisse de 0,3% par rapport à juillet, ou encore à 13,3% en Slovaquie.

Vers une hausse des taux de la BCE plus importante que prévue

Ces résultats devraient conforter la possibilité d'un resserrement monétaire plus agressif que prévu en septembre. Si la banque centrale européenne (BCE) prévoyait de remonter ses taux de 50 points de base, ce relèvement pourrait finalement être de 75 points tant la situation est critique sur le front de l'inflation et malgré les risques d'une récession. Certains membres de la BCE plaident, en effet, en faveur d'une hausse importante des taux à l'instar de Klaas Knot et Madis Mueller, membres du Conseil des gouverneurs. Ils ont tous deux déclaré qu'une augmentation des taux directeurs de trois quarts de point devrait au moins être débattue en septembre tandis que le président de la Bundesbank, Joachim Nagel, a plaidé en faveur d'une action rapide face à l'envolée des prix.

Les banques centrales doivent agir avec « détermination » pour combattre l'inflation, a également insisté Isabel Schnabel, membre du directoire de la BCE lors de la réunion de Jackson Hole, aux Etats-Unis. Face à « la voie de la prudence », la responsable monétaire a défendu « celle de la détermination » qui consiste à « réagir avec plus de force à la poussée actuelle d'inflation », a-t-elle plaidé. « Si une banque centrale sous-estime la persistance de l'inflation - comme la plupart d'entre nous l'ont fait au cours de la dernière année et demie - et si elle tarde à adapter ses politiques en conséquence, les coûts peuvent être considérables », a-t-elle prédit.