France : l'inflation ralentit avec la baisse des prix de l'énergie, mais reste élevée à 5,8%

Au mois d'août, la hausse des prix à la consommation en France a ralenti à 5,8% sur un an contre 6,1% en juillet, selon l'Insee. Une décélération qui suit celle des prix de l'énergie, qui restent néanmoins en hausse de 22,2% sur un an. Bien que plus contenue qu'ailleurs en Europe, l'inflation généralisée inquiète la Banque centrale européenne, qui devrait relever début septembre ses taux pour tenter de la contenir et de la baisser. L'institut de la statistique confirme par ailleurs le rebond de 0,5% du PIB français au deuxième trimestre.
Il s'agit d’ailleurs du premier ralentissement de la hausse des prix à la consommation en France en glissement annuel depuis juillet 2021.
Il s'agit d’ailleurs du premier ralentissement de la hausse des prix à la consommation en France en glissement annuel depuis juillet 2021. (Crédits : ANTONIO BRONIC)

Après un record en juillet - 6,1% sur un an, soit le chiffre le plus élevé jamais atteint depuis juillet 1985 -, l'inflation a ralenti au mois d'août à 5,8% sur un an, selon les données provisoires publiées ce mercredi 31 août par l'Insee.

Il s'agit d'ailleurs du premier ralentissement de la hausse des prix à la consommation en France en glissement annuel depuis juillet 2021, lorsque l'inflation était limitée à 1,2%. Entre novembre et décembre 2021, les prix avaient progressé au même rythme, à 2,8% sur un an. Sur un mois toutefois, la hausse s'accélère avec des prix à la consommation qui augmentent de 0,4% entre juillet et août, contre 0,3% entre juin et juillet.

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Baisse des prix de l'énergie

Cette baisse de l'inflation est liée « au ralentissement des prix de l'énergie », explique l'Institut national de la statistique dans un communiqué. Ces derniers sont en effet revenus à 22,2% en rythme annuel après avoir atteint 28,5% le mois dernier.

Pour autant, la hausse des prix des produits alimentaires continue de s'accélérer : +7,7% en août après +6,7% en juillet. C'est plus encore concernant les produits manufacturés qui grimpent de 3,5% (contre 2,7% le mois précédent), tandis que les services se renchérissent de 3,9% sur un an, soit autant qu'en juillet.

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Mieux que le reste de l'Europe

Si la hausse des prix atteint un niveau sans précédent depuis 40 ans en France, le pays reste, après Malte, celui de l'Union européenne dans lequel elle est la plus contenue. Ce, grâce principalement aux mesures mises en œuvre par les pouvoirs publics pour amortir l'impact de l'envolée des prix de l'énergie sur les ménages et les entreprises.

En Allemagne, la hausse des prix a atteint 8,8% sur un an en août après 8,5% en juillet selon l'estimation provisoire publiée mardi par Destatis, l'institut fédéral de la statistique. En Espagne, si elle a légèrement ralenti, elle reste supérieure à 10%.

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De quoi mettre la pression sur la Banque centrale européenne (BCE), qui craint un "ancrage" de l'inflation, soit une hausse des prix persistante qui alimente les anticipations inflationnistes et devient difficile à enrayer tout en sapant la crédibilité des autorités monétaires. L'institution monétaire est bien déterminée à ramener l'inflation dans les clous, à 2%. Elle devrait ainsi relever ses taux lors de sa prochaine réunion le 8 septembre, après un premier pas d'un demi-point en juillet.

Les marchés s'attendaient récemment encore à ce qu'elle annonce une nouvelle hausse de 50 points de base en septembre, mais plusieurs de ses responsables ont évoqué ces derniers jours la possibilité d'une hausse de trois quarts de point. D'après Philip Lane, l'économiste en chef de la BCE, celle-ci devrait relever ses taux d'intérêt étape par étape.

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Une consommation en repli

L'Insee a également publié ce mercredi les chiffres relatifs à la consommation des ménages en France. Elle s'est repliée de 0,8% en juillet, après deux mois de léger rebond (0,1% en juin (en données révisées) et 0,4% en mai).

« Ce recul est surtout lié à la nouvelle baisse de la consommation en biens fabriqués (-1,4% après -0,7%) », précise l'institut de la statistique. Cette dernière a été tirée vers le bas par la consommation en biens dits « durables » (-1,6% après une hausse de 0,8% en juin), avec notamment une baisse des achats de voitures et de biens d'équipement de la maison.

Les dépenses dans l'habillement-textile déclinent également à nouveau, se repliant de 3,7% (après -4,8% en juin), à cause d'un « recul des achats de chaussures », selon l'Insee. Seule la consommation des « autres biens fabriqués » rebondit un peu (+0,3%), grâce à une hausse des achats de parfums.

En dehors des biens fabriqués, la consommation alimentaire diminue elle aussi, de 0,4% (après -0,3% en juin), en particulier pour les produits agroalimentaires. La consommation de tabac reste en revanche stable.

La consommation d'énergie, qui s'était reprise de 2,7% en juin, s'inscrit en baisse de 0,4%. Cela est lié à une réduction de 1% des dépenses sur les carburants, en particulier l'essence. Par rapport à juillet 2021, les dépenses de consommation des ménages affichent une baisse de 4,3%.

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ZOOM : REBOND CONFIRMÉ DE 0,5% DU PIB AU DEUXIEME TRIMESTRE

L'Insee a par ailleurs indiqué que la croissance française s'est bien établie à 0,5% au deuxième trimestre, après un recul de 0,2% en début d'année. Ce redécollage s'explique notamment par un regain de consommation des ménages sur cette période (+0,3% contre un repli de 1,2% au premier trimestre), « particulièrement dans l'hébergement et la restauration (+13,4% après -2,6%) », détaille l'institut national de la statistique.

Pour maintenir leurs dépenses malgré l'inflation, qui a fortement progressé au deuxième trimestre, les Français ont puisé dans leurs économies. De ce fait, « le taux d'épargne des ménages diminue fortement : il s'établit à 15,5%, après 16,7% au premier trimestre 2022 ».

Le pouvoir d'achat des ménages a pour sa part continué à reculer au deuxième trimestre (-1,1%, après -1,6% sur les trois premiers mois de l'année). Traditionnel point faible de la France, le commerce extérieur a cette fois contribué positivement à l'évolution du PIB entre avril et juin. Les exportations ont légèrement progressé (+0,9%), tandis que les importations sont restées stables. L'emploi a également fait preuve de dynamisme, avec un nombre total d'heures travaillées en progression d'1,2% (après -0,2%).

Sur la base de ces données, l'Insee évalue l'acquis de croissance (la croissance qu'on obtiendrait si l'économie stagnait pour le reste de l'année) à 2,5% pour l'année 2022. Un chiffre identique à celui de la prévision de croissance du gouvernement, mais légèrement plus optimiste que les anticipations de la Banque de France et du FMI (+2,3%).

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(Avec agences)

Commentaires 6
à écrit le 01/09/2022 à 6:32
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Bruno Le Maire nous fait un lavage de cerveau. Il ne veut pas remettre la main à la poche pour la prochaine augmentation salaires - retraites etc

à écrit le 01/09/2022 à 5:10
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Chez carrefour mon pain grillé a prit 22 % du jour au lendemain

à écrit le 31/08/2022 à 18:30
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Ces chiffres ne représentent absolument Rien, puisque partie de l’inflation est captée par de la dette supplémentaire, par les politiques sociales anti-environnement! Arrêtons de parler positivement de la pire des politiques de l’après guerre: le « q...

à écrit le 31/08/2022 à 17:42
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La France Môssieur ! La France ! Tout le monde est à 20 % d'inflation réelle mais les médias s'affairent à servir la soupe gouvernementale. Vous allez être tout étonné ensuite quand ça va meugler..

à écrit le 31/08/2022 à 13:28
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Quand on compare la Gb et la France assez proche en pnb.. on constate que le Brexit réussi bien à nos amis anglais: le double d’ inflation que la France, rattrapage de l’ endettement a + de 100% ( il était de 78 % avant le Brexit) , grèves multiple...

à écrit le 31/08/2022 à 12:37
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Il faut toujours trouver une solution

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