Le PDG de l'Oréal veut supprimer les stocks-options

Par latribune.fr avec AFP  |   |  444  mots
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Pour le patron de l'Oréal, "les stocks-options polluent le débat". Dans un entretien au JDD, le dirigeant s'est déclaré favorable à une fiscalité plus lourde sur les chefs d'entreprise.

Le PDG du numéro un mondial des cosmétiques L'Oréal, Jean-Paul Agon, souhaite supprimer les stock-options au sein de son groupe, a-t-il déclaré dans un entretien au JDD. "En avril, je proposerai au conseil d'administration l'arrêt total du système de stock-options chez L'Oréal, pour tout le monde et dès cette année", a-t-il annoncé. Pour le dirigeant, "les stock-options polluent le débat". L'intéressé a indiqué qu'il renoncerait à la moitié de celles qui lui ont été attribuées en 2010. Les stock-options sont une rémunération qui permet à des dirigeants ou salariés d'une entreprise d'acheter des actions de celles-ci à une date ultérieure et à un prix fixé à l'avance.

Pour continuer à fidéliser ses cadres, l'Oréal compte "instaurer un système d'actions de performance" qui leur accorderait au bout de quatre années d'ancienneté des actions gratuites à condition que l'entreprise ait "atteint certains critères de performance". "C'est plus transparent et moins aléatoire", a expliqué son dirigeant.

"Une fiscalité qui génère plus de redistribution"

Jean-Paul Agon s'est par ailleurs déclaré favorable à une fiscalité plus lourde des chefs d'entreprises. "L'intérêt général n'est pas de baisser les salaires des dirigeants d'entreprise mais d'avoir une fiscalité qui génère plus de redistribution", a-t-il estimé. La rémunération moyenne des dirigeants des grandes entreprises de l'indice boursier français CAC 40, actions comprises, a fait un bond de 34% en 2010 à 4,11 millions d'euros après trois années consécutives de baisse, avait annoncé mardi le cabinet Proxinvest.

Onze dirigeants français dépassent pour 2010 le plafond de Proxinvest de 240 Smic annuels soit actuellement 4,6 millions d'euros, avec en tête le PDG de l'Oréal (10,7 millions d'euros), selon la même étude. Ces rémunérations valorisent les stock-options et actions gratuites (30% de la rémunération totale) à la date d'attribution et ne tiennent donc pas compte de l'évolution des cours enregistrée depuis. Jean-Paul Agon a d'ailleurs précisé que la somme de 10,7 millions d'euros comprenait 400.000 stock-options reçues en 2010, soit une valeur comptable de 6,8 millions d'euros. "Mais ce chiffre ne veut rien dire puisqu'il dépend du cours de l'action au moment où je pourrai exercer mes options", a-t-il déclaré. Il est suivi dans le palmarès par le patron de LVMH Bernard Arnault (9,7 millions d'euros) et Carlos Ghosn (Renault: 9,7 millions d'euros).

"La transparence des grandes sociétés françaises et la lisibilité des performances est inférieure à celle observée dans les pays où les dirigeants sont responsables de leur politique de rémunération devant l'assemblée générale des actionnaires", avait noté Proxinvest.