Le deuxième plus gros fonds souverain du monde est en perte pour la deuxième fois de son histoire

Par Christine Lejoux  |   |  282  mots
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Le fonds souverain norvégien, créé en 1996, a perdu 37 milliards d'euros, au troisième trimestre. Du jamais vu depuis les trois derniers mois de 2008, dans le sillage de la faillite de Lehman.

Les fonds souverains se vantent d'investir à long terme, et surtout pas dans une logique spéculative. Une intention louable, mais qui implique des incidents de parcours. Le fonds souverain de Norvège, le plus gros au monde après celui d'Abou Dhabi, avec 570 milliards de dollars d'actifs, a perdu 284 milliards de couronnes norvégiennes (37 milliards d'euros), au troisième trimestre. Depuis sa création en 1996, le fonds n'avait jamais été en perte au cours d'un trimestre, à l'exception des trois derniers mois de 2008, dans le sillage de la faillite de la banque Lehman Brothers.

Le fonds norvégien est le premier investisseur sur les Bourses européennes

C'est justement un air de "revenez-y" de l'automne 2008 qui a acculé le fonds à cette nouvelle perte. La chute de la Bourse, cet été, sur fond de crise de la dette dans la zone euro et de craintes d'une récession économique mondiale, a porté un rude coup aux investissements du fonds, aujourd'hui placés à hauteur de 55,6% dans des actions, contre 40% seulement en 2007. Au passage, cette évolution fait du fonds souverain norvégien le principal investisseur sur les marchés actions européens, avec 2% du total des titres.

Il détient moins de 1% des titres émis par le FESF

Egalement très présent sur le marché des obligations, qui pèsent 44,1% dans son portefeuille, le fonds norvégien détient moins de 100 millions d'euros d'obligations émises par le Fonds européen de stabilité financière (FESF). Soit moins de 1% des titres émis par le FESF pour aider les pays en difficultés. Le fonds fera-t-il un geste supplémentaire? Seulement sur la base de critères financiers, rétorque-t-il, refusant de céder à un chantage politique.