Evaluer les banques, "une avancée pour l'avenir de l'économie de la zone euro" (Draghi)

Par latribune.fr  |   |  444  mots
Mario Draghi, président de la Banque centrale européenne (BCE).
Le président de la Banque centrale européenne met la pression sur les établissements bancaires du Vieux continent et s'apprête à les juger un par un, alors qu'elle devra en assurer la supervision à partir de l'automne 2014.

La Banque centrale européenne (BCE) s'apprête à distribuer les bons et les mauvais points aux banques européennes. Mercredi soir, elle a dévoilé ses critères d'évaluation des établissements. Son président Mario Draghi, en maître d'école, leur met la pression. En l'absence d'accord sur un mécanisme de résolution unique des crises bancaires, il devrait d'ailleurs exiger ce jeudi des États européens qu'ils lui présentent des plans de recapitalisation de leurs banques pour 2014.

Dès mercredi soir, il a prévenu que certaines banques européennes doivent apporter la preuve à la BCE de la solidité de leurs actifs. Elle a dit qu'elle utiliserait de nouvelles définitions plus strictes proposées par l'Autorité bancaire européenne (ABE), notamment en ce qui concerne les prêts douteux.

Rétablir la confiance dans le système bancaire

La BCE veut s'assurer de cette solidité des actifs puisque à partir de l'automne 2014, c'est elle qui se chargera de la supervision des banques. Baptisée "Asset quality review", cette évaluation qui s'étendra jusque dans un an représente un exercice crucial pour sa crédibilité et le rétablissement de la confiance dans le système bancaire.

"Une évaluation complète unique de l'ensemble des banques importantes, représentant quelque 85% du système bancaire de la zone euro, est une avancée importante pour l'Europe et pour l'avenir de l'économie de la zone euro", considère Mario Draghi. "Nous espérons que cette évaluation renforcera la confiance du secteur privé dans la solidité des banques de la zone euro et la qualité de leurs bilans", a-t-il ajouté mercredi soir.

13 banques françaises concernées

124 établissements bancaires sont sur la liste de ceux soumis à l'évaluation de la BCE, dont 13 en France et 24 en Allemagne.Si des besoins de renforcement des fonds propres sont identifiés, les banques devront les combler, a indiqué la Banque centrale européenne. Mario Draghi a déjà dit que des "fonds de secours publics" devraient aussi être mis en place le cas échéant.

Mais en appliquant des critères plus rigoureux qu'auparavant, ce contrôle risque aussi de mettre au jour des faiblesses coûteuses à compenser alors que la zone euro ne dispose toujours pas - comme dit plus haut - d'un mécanisme commun de recapitalisation des établissements les plus fragiles. Le fonds monétaire international (FMI) estime par exemple à 230 milliards d'euros les créances douteuses des banques italiennes et espagnoles pour les deux prochaines années. L'exercice risque donc d'être à double tranchant.

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