L'assureur AIG va installer une filiale au Luxembourg

Par latribune.fr  |   |  380  mots
Theresa May, premier ministre britannique, chargée de négocier le Brexit
Basé à Londres pour ces opérations en Europe, l'assureur d'origine américaine craint les conséquences du Brexit, et prend les devants

Le groupe d'assurance d'origine américaine AIG, l'un des premiers groupes d'assurance dans le monde (90 millions de clients)  a annoncé ce mercredi sa volonté de créer une filiale basée au Luxembourg, qui couvrira toutes ses activités en Europe continentale. Cette annonce fait bien évidemment suite au Brexit, qui menace ou en tous cas pourrait gêner les opérations menées depuis Londres, où la filiale Europe d'AIG avait été implantée. Cette filiale, qui gérait jusqu'à maintenant l'ensemble de l'assurance européenne d'AIG,  perdurera, annonce un communiqué, mais ne couvrira plus que les activités au Royaume Uni. A partir de 2019, une autre filiale opérera donc depuis le Luxembourg, pour toute l'Union Européenne et la Suisse.

 Anthony Baldwin, CE d'AIG Europe, souligne que cette décision "permet à AIG d'être bien positionnée quelle que soit la forme que prendra le Brexit". Il veut croire en la résilience du marché britannique, mais veut éviter "toute rupture" dans ses relations avec ses clients d''Europe continentale.

Cette décision s'inscrit donc dans la perspective de mesures conservatoires prises par le monde de la finance implanté à Londres.

Comme le disait Robin Rivaton, dans une interview à La Tribune

Le Brexit aura assurément un impact sur l'industrie financière britannique, même s'il est envisageable que cet impact ne fasse in fine que ralentir la croissance de l'activité à la City. Autrement dit, la place financière londonienne ne va certainement pas s'écrouler avec le Brexit. En revanche, plusieurs problèmes vont se poser pour les institutions financières implantées outre-Manche : d'abord, le retrait du passeport financier européen. Avec le Brexit, les institutions financières londoniennes devront, si elles veulent traiter avec leurs homologues européens, faire les démarches administratives pour obtenir les autorisations. Ensuite, la finance britannique va sortir de la régulation bancaire européenne, ce qui limitera aussi les rapports avec les institutions financières du vieux continent. Enfin, la question des ressources humaines va se poser. Les Britanniques veulent limiter l'immigration, mais une zone franche sera-t-elle créée à Londres pour accueillir les travailleurs étrangers hautement qualifiés dans la finance ? Si c'est le cas, ce ne sera pas facile à assumer face aux électeurs qui ont voté pour le Brexit...