Bonus dans les banques : positions divergentes des dirigeants

Par latribune.fr  |   |  309  mots
Tandis que les dirigeants de BNP Paribas renoncent à leur rémunération variable en 2008, comme le leur a réclamé le chef d'Etat Français Nicolas Sarkozy, ceux de la Société Générale et du Crédit Agricole refuseraient.

En contrepartie du soutien financier que les banques françaises ont obtenu de l'Etat, le président de la République Nicolas Sarkozy a demandé jeudi dernier aux dirigeants des banques françaises de suspendre cette année la "part variable" de leurs rémunérations sur les résultats de 2008.

Dans un entretien accordé au quotidien "Les Echos" ce lundi, la ministre de l'Economie, Christine Lagarde, déclare qu'en matière de rémunération des dirigeants, "les banques doivent comprendre que nous avons changé d'époque". "Si elles ne changent pas d'attitude, elles devront trouver un autre guichet. Mais je n'en connais pas d'autre", a souligné la ministre, qui a ajouté qu'elle restait "persuadée que les banques joueront le jeu".

Or, ça coincerait, rapporte le "Journal du Dimanche" du côté des patrons de Société Générale et du Crédit Agricole. Georges Pauget, le directeur général du Crédit Agricole, estime que la fixation de sa rémunération dépend de son conseil d'administration et de son comité de rémunération.

C'est "oui" en revanche pour BNP Paribas dont le président Michel Pébereau et Baudoin Prot, le directeur général, ont décidé, selon une porte-parole de la banque, de renoncer tous deux à leur rémunération variable pour 2008. Leur bonus s'était respectivement élevé à 875.000 et 2,27 millions d'euros.

Le ministère des Finances a précisé cette semaine que les banques pourraient bénéficier d'un nouveau prêt de l'Etat de 10,5 milliards d'euros d'ici la fin du premier trimestre, ce qui porterait l'aide publique à 21 milliards d'euros. Six grandes banques françaises avaient bénéficié de la première tranche de fonds débloqués par l'Etat: Crédit Agricole, BNP Paribas, Société Générale, Crédit Mutuel, Caisse d'Epargne et Banque Populaire.