C'est une véritable bérézina que subit ce lundi le titre Royal Bank of Scotland (RBS) à la Bourse de Londres. L'action du géant bancaire britannique a perdu jusqu'à 71,18%, tombant 10 pence. Avec une capitalisation inférieure à 4 milliards de livres, le groupe valait 40 fois moins qu'en janvier 2008 et 70 fois moins qu'en janvier 2007.

La banque pourrait avoir perdu 28 milliards de livres (31 milliards d'euros) en 2008. La banque d'Edimbourg (Ecosse) l'a annoncé elle-même ce lundi matin, alors que le gouvernement britannique est sur le point de présenter son nouveau plan de relance.

L'établissement s'attend à une perte annuelle attribuable comprise entre 7 et 8 milliards de livres (entre 7,8 et 8,9 milliards d'euros), mais surtout, elle estime pour le moment ses dépréciations exceptionnelles à près de 20 milliards de livres (plus de 22 milliards d'euros).

Ce chiffre colossal est à mettre sur le compte de Fortis. En rachetant une partie du groupe néerlandais ABN Amro il y a quelques mois, RBS a hérité d'une participation dans la banque en grande difficulté Fortis. Or, cet automne, le gouvernement néerlandais, pour sauver Fortis de la noyade, a pris le contrôle de ses actifs aux Pays-Bas. Les dépréciations de RBS viennent de la vente de cette participation à l'Etat néerlandais.

RBS est détenue à 58% par l'Etat britannique, un record outre-Manche, depuis le premier plan de soutien aux banques décidé par Londres. La participation du Trésor dans l'établissement pourrait monter jusqu'à 70%, après la décision de Londres de remplacer les cinq milliards d'actions préférentielles détenues jusqu'ici par des actions ordinaires.