Banque Populaire-Caisse d'Epargne : les détails du mariage après de lourdes pertes

Par latribune.fr  |   |  680  mots
Le groupe Banque populaire, dont la fusion, sous la houlette de François Pérol, avec les Caisses d'épargne a été confirmée ce jeudi avec de premiers détails, a accusé une perte de 468 millions d'euros en 2008 contre un bénéfice net de 1,05 milliard. L'Ecureuil de son côté a perdu sur l'année plus de deux milliards d'euros. La faute notamment à leur filiale commune, la banque de financement et d'investissement Natixis.

Le groupe Banque populaire, dont la fusion avec les Caisses d'épargne a été confirmée ce jeudi, a fait état de sa première perte nette annuelle de l'après-guerre imputable notamment à une provision pour dépréciation liée à Natixis, détenue conjointement avec les Caisses d'Epargne, et qui a perdu 2,8 milliards l'an dernier.

La banque a accusé en 2008 une perte nette de 468 millions d'euros alors qu'elle affichait un an plus tôt un bénéfice net de 1,055 milliard. Le groupe Banque  populaire explique dans son communiqué de résultats qu'il a décidé d'enregistrer sur l'exercice écoulé une provision pour dépréciation de la totalité de la survaleur de la BFI (Banque de financement et d'investissement) de Natixis pour un montant de 324 millions d'euros dans le contexte actuel de dégradation des marchés.

Une porte-parole du groupe Banque populaire a déclaré jeudi à Reuters que la banque diffuserait ce soir un communiqué sur les modalités de sa fusion avec les Caisses d'epargne. 

De son côté, le groupe Caisse d'Epargne a annoncé avoir subi une perte de plus de 2 milliards d'euros en 2008. C'est la première de l'histoire du groupe vieux de près de deux siècles. La direction l'explique par le poids de la crise financière dont elle évalue l'impact à 3,3 milliards d'euros et aux pertes de Natixis.

Par ailleurs, Bernard Comolet, le président démissionnaire du directoire de la Caisse nationale des Caisses d'épargne, a confirmé ce jeudi que François pérol prendrait la présidence du directoire du nouvel ensemble issu du rapprochement des Banques populaires et des Caisses d'épargne à la tête desquels il vient déjà d'être nommé.

Concernant la fusion, Alain Lemaire, le directeur général de la Caisse d'Epargne, a indiqué que les grands actifs immobiliers des deux groupes (le promoteur Nexity, la filiale de crédit immobilier Crédit Foncier et le courtier en ligne Meilleurtaux pour les Caisses d'Epargne,  l'administrateur de biens et de transactions immobilières Foncia pour les Banques Populaires) ne seront pas intégré dans un premier temps au mariage. "Aujourd'hui, on a des difficultés à les valoriser", compte tenu du ralentissement du marché immobilier. En attendant, ils seront placés dans des "holdings", a-t-il indiqué.

Le texte de l'accord prévoit en outre que la fusion se fera sur la base de la parité entre les deux groupes avec comme objectif prioritaire le développement en France dans la banque de détail. Le secrétaire général adjoint de l'Elysée François Pérol, premier conseiller économique de Nicolas sarkozy, prendra le 2 mars la direction, la présidence du conseil de surveillance devant revenir alternativement à chacun des deux groupes tous les deux ans. Le mariage intègrera les filiales Natixis (dont François Pérol deviendra président du conseil de surveillance, Dominique Ferrero remplaçant Bernard Comolet comme président du directoire), Société marseillaise de crédit, Financière océor, GCE assurances, BCP France, BCP Luxembourg et la participation de 17,7% de l'Ecureuil dans CNP Assurances.

L'Etat pourrait à terme être présent au capital avec jusqu'à 20% des actions ordinaires du nouvel organe central. Il souscrira dans un premier temps des actions de préférence sans droit de vote convertibles en actions ordinaires au bout de trois à cinq ans et des titres super-subordonnés pour un maximum de 5 milliards d'euros.

La ministre de l'Economie, Christine Lagarde, a fait publier ce jeudi soir un communiqué dans lequel elle "se félicite de l'accord intervenu en vue du rapprochement des groupes Caisses d'Epargne et Banques Populaires. (...) Ce rapprochement fondera une dynamique positive et créatrice de valeur pour l'ensemble des banques et caisses régionales des deux groupes". Il permettra également "de conférer à Natixis un actionnaire majoritaire unique pour une meilleure efficacité" et "a vocation à contribuer pleinement au financement des ménages et des entreprises". Elle confirme que "l'Etat sera représenté dans les instances de gouvernance du nouveau groupe afin de protéger ses intérêts patrimoniaux".