Les dirigeants de Société Générale renoncent à lever leurs stock-options

Par latribune.fr  |   |  472  mots
Les dirigeants de la Société Générale se sont engagés vendredi "à renoncer à lever" leurs stock-options, répondant ainsi favorablement à la demande formulée par la ministre de l'Economie, Christine Lagarde. Le secrétaire général de l'UMP, Xavier Bertrand, avait estimé ce vendredi matin sur Canal Plus que le versement de stock-options pour les dirigeants de la Société Générale est "un peu bizarre, il y a besoin d'explication."

Les dirigeants de la Société Générale jouent l'apaisement. Ils se sont engagés ce vendredi "à renoncer à lever" leurs stock-options, répondant ainsi favorablement à la demande formulée par la ministre de l'Economie Christine Lagarde, selon un communiqué publié par la banque. Dès l'annonce de cette distribution, mercredi, la ministre de l'Economie Christine Lagarde avait demandé aux dirigeants de la banque de "ne pas exercer" leurs stock-options tant que l'Etat la "soutiendra".

Les dirigeants n'ont pas renoncé à recevoir ces stock-options mais seulement à ne pas les convertir en actions tant que la banque bénéficiera de l'appui de l'Etat, qui lui a déjà prêté 1,7 milliard d'euros et lui permet de bénéficier de la Société de financement de l'économie française (SFEF) pour emprunter sur les marchés. Ils pourront les convertir en actions lorsque la banque n'aura plus besoin du soutien de l'Etat.

L'établissement a pris cette décision "afin de favoriser un retour à une plus grande sérénité dans le débat sur la rémunération à long terme des dirigeants", précise-t-il dans son communiqué. Le renoncement temporaire ne porte que sur les stock-options attribuées en 2009 et annoncées mercredi.

L'attribution de ces stock-options a suscité une vive polémique. Le porte-parole du gouvernement, Luc Chatel, a notamment qualifié ce vendredi ce plan d'"indécent". Le secrétaire général de l'UMP, Xavier Bertrand, a, lui, demandé "des explications" à la banque. Et Nicolas Sarkozy a clairement indiqué qu'il ne trouvait pas normal cette attribution de la part d'une banque bénéficiant du soutien financier de l'Etat.

Le syndicat Unsa a estimé vendredi que les dirigeants de la Société Générale "ne méritent pas d'être chefs".

Dans le cadre du plan, le président de la Société Générale, Daniel Bouton, s'est vu attribuer 70.000 stock-options et le directeur général, Frédéric Oudéa, 150.000. Ces options ne sont, de toutes façons, pas exerçables avant 2012 et sont soumises à des conditions de performance (progression du cours de l'action et dividendes).

La banque a précisé, dans son communiqué, que les plans de stock-options de janvier et mars 2009 avait bénéficié à 4.800 collaborateurs du groupe, en France et à l'étranger.

Daniel Bouton et Frédéric Oudéa avaient annoncé mi-janvier avoir renoncé à leur bonus pour 2008, au même titre que l'ensemble des dirigeants des grandes banques françaises, à la demande de l'Etat qui s'était porté au secours du secteur bancaire.

Dans le cadre du plan de soutien aux banques françaises, Société Générale a déjà reçu de l'Etat une injection de 1,7 milliard d'euros sous forme de titres de dette et a indiqué son intention de souscrire à une nouvelle tranche de 1,7 milliard d'euros.