AIG : remboursement partiel des bonus et démantèlement d'ici quatre ans

Le patron de l'ex-numéro mondial de l'assurance a demandé aux responsables ayant perçu les primes controversées d'en rembourser au moins la moitié. Par ailleurs AIG va changer de nom et sera démantelé d'ici à quatre ans selon son PDG, Edward Liddy,

Le feuilleton sur les primes versées par AIG se poursuit. Auditionné par le Congrès américain, le PDG de l'ancien numéro un mondial de l'assurance, Edward Liddy, a expliqué avoir demandé aux cadres dirigeants de la compagnie de rendre au moins la moitié des primes qu'ils ont perçues. "J'ai demandé aux employés d' AIG Financial Products d'aller de l'avant et de faire la bonne démarche", a-t-il expliqué. "Quelques-uns ont déjà fait un geste et ont proposé de rendre la totalité de leurs primes".

Il a en revanche refusé de donner les noms des cadres de la compagnie qui ont bénéficié de ces primes, affirmant qu'il était "inquiet" pour leur sécurité. "S'il nous disent qu'il y a une menace sérieuse, nous prendrons cela en considération mais je maintiens ma requête", lui a rétorqué le représentant démocrate Barney Frank, président de l'influente commission des Services financiers. "Si nous cédons à ce genre de menaces, nous n'obtiendrons jamais que des informations soient rendues publiques dans beaucoup de domaines".

Par ailleurs AIG va changer de nom et sera démantelé. "Cette compagnie deviendra plus petite d'ici à la fin 2009. Encore plus petite à la fin de 2010", a déclaré Edward Liddy. Selon lui, la branche financière AIG Financial Products, à l'origine de la chute du groupe, détient encore pour 1.600 milliards de dollars d'exposition sur des contrats risqués. La résorption de ce foyer de pertes prendre quatre ans, a estimé le patron d'AIG. 

AIG a annoncé séparément le même jour qu'il envisageait de vendre son siège new-yorkais, et qu'il avait cédé ses parts dans trois usines de panneaux photovoltaïques en Espagne. Les usines étaient évaluées à "environ 300 millions d'euros" (environ 400 millions de dollars). Quant au siège, installé dans deux immeubles datant de 1932 à quelques pas de la Bourse de New York, l'assureur n'a pas indiqué sa valeur. Selon le New York Post, la valeur des locaux a été  divisée par trois à six depuis l'éclatement de la bulle immobilière, si bien que l'assureur pourrait n'obtenir que 50 à 100 millions de dollars par tour.
 

Sur le terrain du politique, le président américain Barack Obama est à nouveau monté au créneau ce mercredi, dénonçant ce versement de 165 millions de dollars de primes à ses dirigeants directement responsables de la crise actuelle que traverse le groupe, et dont la survie ne tient qu'aux injections massives et répétées de fonds publics. A ce jour AIG a déjà reçu plus de 170 milliards de dollars de prêts la part de l'Etat, en échange de 79,9% de son capital.

De plus en plus critiqué, le secrétaire au Trésor, Timothy Geithner, a demandé à l'assureur américain de rembourser l'intégralité des primes. Dans le cas contraire, l'administration américaine est prête à employer "tous les moyens possibles" pour récupérer ces primes. Ces dernières pourraient ainsi être taxées dans des proportions exceptionnelles. Une proposition allant dans ce sens serait à l'étude alors que l'opinion publique s'indigne.
 

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