UBS, toujours en lourdes pertes, prévoit 8.700 suppressions de postes

Par latribune.fr  |   |  593  mots
La première banque suisse a réalisé au premier trimestre une perte de 2 milliards de francs suisses et va poursuivre son programme de réduction de coûts avec 8.700 licenciements à la clé d'ici 2010.

UBS au régime sec. La nouvelle direction de la première banque suisse a tenu un discours particulièrement prudent à l'occasion de l'assemblée générale annuelle du groupe, ce mercredi à Zurich. Kaspar Villiger et Oswald Grübel, les nouveaux patrons de l'établissement, ont annoncé des mesures radicales pour redresser le groupe, notamment la suppression de 8.700 postes et une révision de la politique salariale.

Ce sont donc 11% des 76.000 salariés du groupe qui vont partir d'ici 2010, soir 8.700 personnes, dont 2.500 en Suisse. Depuis le début de la crise, fin 2007, UBS a déjà supprimé 11.000 emplois. "Les chiffres sont toujours aussi peu encourageants des mesures radicales sont indispensables", a estimé Oswald Grübel, transfuge de Credit Suisse.

Le nouveau directeur général a ajouté que "le chemin vers le succès sera long et sans solution rapide." Les réductions d'effectifs devraient permettre de réduire les coûts de 3,5 à 4 milliards de francs suisses, selon le groupe.

UBS doit également faire face à un lourd déficit d'image. En 2008, ses clients ont retiré 226 milliards de francs de ses comptes, échaudés par les démêlés judiciaires d'UBS aux Etats-Unis, où la banque est soupçonnée d'être complice d'évasion fiscale.

De plus, la polémique sur les niveaux de rémunération pratiqués par l'établissement fait rage. Au titre de l'exercice 2008, UBS a versé 2,2 milliards de francs de bonus à ses salariés malgré une perte annuelle record de 20,9 milliards. Peter Kurer, désormais ex-président, a ainsi touché 1,6 million de francs suisses de salaires en 2008, et Marcel Rohner a gagné 1,8 million de francs pour sa seule année au poste de directeur général.

Kaspar Villiger, ancien ministre suisse de l'Economie et nouveau président d'UBS, a fait part de son souhait de "normaliser" la situation et de mettre en place un système qui récompense "non plus les prises de risques inconscientes mais la création de valeur durable". Cependant, cette année, Kaspar Villiger gagnera cette année 850.000 francs tandis qu'Oswald devrait empocher 3 millions en 2009.

Nouvelle perte au primer trimestre

Avant de réunir ses actionnaires, UBS a estimé ses pertes du premier trimestre 2009 à environ 2 milliards de francs suisses (soit 1,3 milliard d'euros). Ce déficit intègre environ 3,9 milliards de francs suisses de charges liées à des positions illiquides à risques déjà publiées. "La perspective pour les positions à risque restantes demeure matériellement inchangée", souligne UBS. L'an dernier à la même période, les pertes d'UBS atteignaient 11,5 milliards de francs suisses.

En dépit de ce nouveau déficit, la banque pense que son ratio Tier 1 avoisinait les 10% au 31 mars 2009, mais elle ajoute qu'en dépit de signes positifs en début de trimestre, la période s'est achevée sur un flux négatif d'argent frais. La branche gestion de fortune a notamment subi des sorties de fonds de 23 milliards de francs après l'accord annoncé avec le fisc américain sur la levée partielle du secret bancaire sur certains contribuables américains.

UBS va poursuivre ses efforts sur les coûts, notamment en cherchant à économiser 3,5 à 4 milliards supplémentaires par rapport aux niveaux de 2008. L'établissement va aussi ramener ses effectifs globaux de 76.200 personnes au 31 mars 2009 à 67.500 personnes en 2010 (soit 8.700 employés de moins), en indiquant que certaines de ces suppressions auront lieu en Suisse (de l'ordre de 2.500). Enfin, UBS va se séparer de ses branches les plus risquées et les moins prometteuses, sans en avoir encore donné le détail.

 

(retrouvez le communiqué d'UBS)