UBS pourrait annoncer de nouveaux licenciements massifs

A la veille de l'assemblée générale du groupe, qui verra l'installation d'une équipe dirigeante renouvelée, la presse suisse craint que la première banque du pays annonce des coupes massives dans ses effectifs. Le titre flambe en Bourse.

L'ère Marcel Ospel connaît ses dernières heures chez UBS. Même s'il a été débarqué il y a un an, l'ombre de l'ex-flamboyant président de la première banque suisse planait toujours, notamment avec la présence de Marcel Rohner, un de ses protégés, au poste de directeur général du groupe. Demain mercredi, l'assemblée générale devrait tourner la page en intronisant la nouvelle équipe dirigeante.

L'ancien ministre des Finances suisse, Kaspar Villiger, va être nommé président du conseil d'administration du groupe en remplacement de Peter Kurer, qui quitte l'établissement un an seulement après sa nomination. Mais surtout, l'assemblée générale va signer l'arriver d'Oswald Grübel, l'ancien patron de la rivale Credit Suisse, au poste de directeur général. Il va donc succéder à Marcel Rohner, dernier vestige de l'ère Ospel.

Oswald Grübel arrive dans le groupe après avoir sorti Credit Suisse du marasme. La deuxième banque de la Confédération a beaucoup moins souffert qu'UBS de la crise des "subprime". Les analystes s'attendent donc à des mesures radicales dans les prochaines semaines.

Parmi elles, les suppressions de postes figurent en bonne place. UBS, qui a enregistré une perte nette de 20,9 milliards de francs suisses (14,2 milliards d'euros) en 2008, a déjà détruit 11.000 emplois depuis le début de la crise. D'après le journal dominical "Sonntagzeitung", la banque pourrait encore supprimer 10.000 postes supplémentaires. Le groupe a déjà annoncé 240 suppressions de postes en Asie dans son activité de gestion de fortune.

Un autre défi du groupe sera de pacifier ses relations avec les autorités américaines. L'administration de Barack Obama a fait de l'évasion fiscale son cheval de bataille. En février, elle a contraint la banque de lui "livrer" les noms de 300 de ses clients américains soupçonnés de fraude. UBS a également dû s'acquitter d'une amende de 780 millions de dollars (590 millions d'euros), Washington la menaçant de l'empêcher d'opérer aux Etats-Unis. Désormais, le fisc américain exige les noms de 52.000 clients supplémentaires, mais pour l'instant la banque suisse s'y refuse.

Enfin, un troisième défi d'UBS sera d'arrêter l'hémorragie de ses clients. En 2008, ils ont retiré 226 milliards de francs suisses de leurs comptes. Pour rebondir, l'établissement a impérativement besoin de redorer sa réputation.

Sur les marchés, le titre UBS s'envole de 12,7% à 13 francs suisses. L'action bénéficie également des bonnes nouvelles concernant Goldman Sachs, qui rassurent les investisseurs sur la santé du système financier américain.

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