Société Générale : Daniel Bouton démissionne de la présidence

Par latribune.fr  |   |  643  mots
Daniel Bouton, président de la Société Générale, annonce sa démission, pour "protéger" le groupe bancaire. La Tribune publie ce mercredi une enquête très complète sur le désarroi en interne des salariés de la Société Générale.

C'est dans un entretien accordé ce mercredi au Figaro que Daniel Bouton a choisi de faire savoir qu'il avait décidé d'abandonner ses fonctions de président de la Société Générale. "J'ai en effet remis ma démission. Le conseil d'administration élira le 6 mai prochain un nouveau président", déclare Daniel Bouton.

Jean-Martin Folz, administrateur de la Société Générale et ex président du directoire de PSA Peugeot Citroën, est fortement pressenti pour le remplacer à la présidence du conseil d'administration de la banque, Frédéric Oudéa, devant rester directeur général et patron opérationnel.

Dans une longue enquête publiée ce mercredi par la Tribune, retrouvez,  par ailleurs, l'analyse du divorce de Daniel Bouton avec les salariés de la banque. Si les employés et cadres ont pendant longtemps soutenu leurs dirigeants, et notamment Daniel Bouton, le malaise s'est fait de plus en plus fort depuis plusieurs mois; la rupture étant très nette avec la décision le 18 mars dernier d'un plan de stocks-options accordés à 4.800 cadres, mais surtout à quatre cadres dirigeants dont Daniel Bouton. 

Pour justifier son départ, Daniel Bouton affirme: "je fais le choix de m'en aller maintenant pour protéger la banque". "Je suis devenu la cible d'attaques incessantes qui finissent par nuire à cette entreprise à laquelle je suis très attaché", poursuit-il. "Comme tout dirigeant, j'ai certainement commis des erreurs et j'ai pu être maladroit, je le reconnais", concède M. bOUTON . "Mais les critiques dont je suis la cible me sont devenues insupportables et il faut pour la banque ramener la sérénité. Si mon départ peut y contribuer, tant mieux", déclare-t-il. Le président de la Société Générale assure par ailleurs quitter le groupe avec "zéro" indemnité de départ.

Scandale des stocks-options

La Société Générale a été au coeur de plusieurs polémiques et scandales ces derniers mois : de la perte de 5 milliards d'euros provoquée par les activités de Jérôme Kerviel au montant des retraites de ses dirigeants. Par ailleurs, le quotidien Libération révélait en début de semaine que le groupe bancaire pourrait perdre encore 5 milliards d'euros à cause d'investissements hasardeux dans son activité de gestion d'actifs. Des informations "formellement" démenties par la Société Générale.

Mais Daniel Bouton reconnaît une autre erreur: "celle ne ne pas avoir refusé" le récent plan de stocks-options pour les dirigeants de son groupe. "Le comble étant que les options sont à mon sens les instruments les mieux adaptés à la situation actuelle", nuance-t-il cependant. "D'autres banques de la place avaient d'ailleurs fait ce même choix", dit-il.

Daniel Bouton estime par ailleurs que les critiques contre les banques, qui se multiplient depuis le déclenchement de la crise financière, sont "malvenues". "Même si nous avons commis des erreurs", déclare-t-il, "et même si je comprends combien la tentation du bouc émissaire peut être forte en période de crise aiguë, comme celle que nous traversons". 

Daniel Bouton affirme d'autre part qu'il s'était "régulièrement" posé la question de son départ "depuis l'affaire Kerviel, en janvier 2008". "A l'époque, j'avais présenté ma démission au conseil, qui l'avait refusée", souligne-t-il. A la suite de l'affaire Kerviel, la direction générale du groupe avait néanmoins été confiée à Frédéric Oudéa, qui "s'avère être un directeur général de grande qualité", estime ce dernier. Et de conclure:"Je suis donc aujourd'hui certain que je peux partir en laissant la Société Générale entre de très bonnes mains". 

(Retrouvez le message de Daniel Bouton publié ce mercredi 29 avril sur le site du Groupe Société Générale).