Dexia : la restructuration pèsera sur l'exercice 2010

Par latribune.fr  |   |  521  mots
En raison du plan de restructuration annoncé, l'exercice 2010 sera plus difficile que celui de 2009, prévient Pierre Mariani, administrateur délégué de la banque.

L'année 2010 sera plus difficile que 2009 pour la banque franco-belge Dexia du fait de l'accélération de la mise en oeuvre de son plan de restructuration qui a obtenu le feu vert avec Bruxelles, a indiqué ce dimanche Pierre Mariani, administrateur délégué du groupe. Dans le cadre de sa restructuration, Dexia prévoit de corriger les déséquilibres dans ses financements en limitant la transformation d'emprunts à court terme sur les marchés en financements à long terme pour ses clients, une politique à l'origine de ses difficultés.

"2010 sera une année plus difficile que 2009. Le fait qu'on ait réduit très fortement nos besoins de financement à court terme pèse sur la profitabilité sans qu'on ait encore le plein effet des mesures de réduction de nos portefeuilles", a expliqué Pierre Mariani. "Nous aurons assaini plus que prévu notre funding (financement)". L'administrateur délégué de Dexia a également souligné qu'au quatrième trimestre, l'activité courante de la banque avait été "très bonne, dans la lignée ce qu'elle était".

Sous le coup d'une enquête de la Commission européenne pour avoir reçu des aides publiques pendant la crise, Dexia a annoncé vendredi soir avoir trouvé un accord de principe avec l'exécutif communautaire qui se traduira par une réduction de 35% de la taille de son bilan d'ici 2014. Dans le cadre de cet accord, le groupe s'est engagé à vendre ses filiales en Italie (Crediop), en Slovaquie (Banka Slovensko) et en Espagne ( Dexia Sabadell), ainsi que ses activités d'assurance en Turquie.

Autre conséquence de la réorganisation de ses activités, la part de la banque de détail dans les revenus de la banque atteindra 60% à partir de 2014, a encore indiqué Pierre Mariani. A cette date, le financement des collectivités territoriales, marché sur lequel Dexia a longtemps été le leader mondial, en représentera 20%. Les 20% de revenus restants viendront de la gestion d'actifs, de l'assurance et des services aux investisseurs.

Interrogé sur un adossement, Pierre Mariani a laissé entendre que l'accord trouvé avec Bruxelles et les cessions d'actifs qui en découlent ne remettaient pas en cause la stratégie d'indépendance de la banque. "Les problèmes de stratégie du groupe, ils seront les mêmes avant et après (l'accord)", a souligné l'administrateur délégué de Dexia .

"Ce qu'on va faire avec le plan (de restructuration), c'est surtout d'être capable de le traiter en décidant de notre calendrier et en ayant la possibilité de définir la stratégie et de l'implanter, plutôt que de se la faire dicter dans les différents métiers par des processus de cessions forcées", a-t-il insisté. "On veut pouvoir décider de notre destin sur (notre) coeur d'activités et ne pas se le faire imposer par l'extérieur".

Sauvée de la faillite grâce à l'intervention des Etats belge, français et luxembourgeois, Dexia a été recapitalisée à hauteur de 6,4 milliards d'euros en septembre 2008 et bénéficie depuis cette date de garanties publiques pour ses besoins de financement sur les marchés financiers.