La réforme du système bancaire ? "Complètement dingue ! "

Par latribune.fr  |   |  344  mots
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Le directeur de la confédération patronale britannique (CBI) n'a pas caché son sentiment sur le projet de séparer les activités de détail et d'investissement des banques.

Alors qu'outre-Manche la reprise de l'économie demeure fragile, avec une croissance de seulement 0,2% au deuxième trimestre, le représentant du patronat britannique a qualifié mardi de "complément dingue" le projet de séparer activités de détail et d'investissement des banques.

"C'est tout simplement complètement dingue de prendre une telle décision, au moment où la croissance est en danger et affaiblit la capacité des banques britanniques à fournir les capitaux dont les entreprise ont besoin pour croître" a déclaré au Financial Times John Cridland, directeur général de la confédération patronale britannique (CBI).

Une commission indépendante dirigée par l'économiste John Vickers, dont le rapport final est attendu fin septembre, préconise une vaste réforme pour mieux séparer activités de détail et d'investissement des grandes banques, sans toutefois demander la disparition pure et simple des banques universelles.
Le ministre des Finances George Osborne a endossé une telle réforme, qui vise à tirer les leçons de la crise financière et éviter un nouveau sauvetage des banques aux frais des contribuables.

Mais pour John Cridland, il s'agit avant tout d'une mesure politique qui ne prend pas en compte les effets que pourraient avoir une telle mesure sur l'économie britannique et sur son rayonnement à l'étranger.

Les milieux d'affaires, notamment à la City de Londres, s'opposent en effet à une telle réglementation qui impliquerait que les banques britanniques seraient désavantagées par rapport à leurs concurrentes étrangères et alors que certains établissements menacent de délocaliser.

"Nous ne voulons pas obliger certaines des entreprises d'envergure mondiale qui nous restent à s'éloigner du Royaume-Uni parce que des règles ont été établies unilatéralement dans ce pays", a ajouté John Cridland.

Lundi dernier, la patronne de l'association des banques britanniques avait elle aussi jugé qu'une réforme de la réglementation bancaire risquait d'impacter négativement une économie pas encore complètement remise de la crise de 2008. L'idée est la même, mais le ton est plus posé...