Vous n'avez pas pu avoir d'actions Facebook ? Rabattez-vous sur un warrant

Par Pascale Besses-Boumard  |   |  562  mots
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Commerzbank propose depuis ce matin des warrants sur Facebook. Les intermédiaires font le forcing depuis plusieurs mois sur les produits de Bourse pour contrebalancer le déclin des actions.

Les investisseurs particuliers n'ont pas pu avoir d'actions Facebook ? Qu'à cela ne tienne, les intermédiaires boursiers qui ne manquent jamais d'idées pour créer de l'animation autour de produits spéculatifs ont trouvé la parade. Commerzbank propose ainsi depuis ce matin des warrants sur les titres Facebook. Les warrants sont des produits dérivés permettant de miser sur la tendance d'un sous-jacent avec effet de levier. Du coup, tous ceux qui ont envie de participer à l'aventure boursière de la société de Mark Zuckerberg peuvent s'y donner à c?ur joie. Mais attention, les warrants sont des produits très spéculatifs et toute mauvaise anticipation peut très vite aboutir à la perte totale de sa mise. Contrairement aux actions ou aux options, toutefois, il n'est pas possible d'acheter ou de vendre à découvert ces produits. Du coup, la perte maximale est égale aux montants investis.

L'initiative de Commerzbank, courtier très en pointe sur les warrants, mais aussi sur d'autres produits de Bourse, tels les certificats, est édifiante. Et devrait d'ailleurs être très sûrement suivie par ses compétiteurs français. Il faut dire que l'introduction tonitruante de Facebook ne peut laisser de marbre. Et nombre d'investisseurs français n'ont pu se positionner sur cette valeur compte tenu d'une série de problèmes techniques et législatifs. Certes, l'action est dorénavant cotée à New-York sur le Nasdaq et peut être traitée comme n'importe quelle action. Il ne faut pourtant pas oublier que les transactions sur un marché étranger coûte plus cher en frais de Bourse et nécessite une attention toute particulière. Le warrant doit, lui aussi être surveillé de près. En revanche, il n'y a aucun frais de courtage supplémentaires lorsque le sous-jacent est une valeur étrangère. Ceux qui ont eu l'idée d'acheter un "put" sur le titre Facebook ce matin avec une échéance de très court terme aura d'ailleurs eu le nez creux, vu la dégringolage enregistrée ce jour.

Les intermédiaires condamnés à trouver des relais de croissance

Cette réactivité de Commerzbank est également très révélatrice de la stratégie des intermédiaires en ce moment. Face à la raréfaction des investissements en actions de la part des investisseurs institutionnels mais aussi particuliers qui boudent cette classe d'actifs particulièrement massacrée depuis 2008, nombre de courtiers peaufinent leur offre en matière de produits de Bourse. Et se lancent assez franchement sur les warrants, les certificats mais aussi les CFD (« contract for difference ») qui, contrairement aux deux autres ne passent pas par un marché réglementé et sont exclusivement traités par des courtiers. Produits dérivés qui permettent aux souscripteurs de jouer sur la tendance d'une valeur, d'un indice, d'une devise ou d'une matière première sans véritablement la détenir.
Pour l'heure, si ces produits rencontrent un succès croissant, les montants engagés sont encore loin d'égaler ceux concernant les actions, les obligations ou les obligations convertibles. Mais les intermédiaires, et surtout ceux qui sont restés indépendants, n'ont pas le choix : s'ils veulent réussir à traverser la crise financière de ces dernières années, ils doivent impérativement trouver des relais de croissance. Et les produits de Bourse font indéniablement partie de ceux-là.