Dexia diminue (un peu) la rémunération polémique de plusieurs dirigeants

Par latribune.fr  |   |  454  mots
Selon la Cour des comptes, la déroute de la banque a coûté à ce jour 6,6 milliards d'euros à l'Etat français. (Reuters/Jacky Naegelen)
La banque franco-belge Dexia a décidé de réduire la rémunération de plusieurs de ses dirigeants, qui avait provoqué une polémique en France et en Belgique.
 

La banque franco-belge Dexia a annoncé dans un communiqué publié mercredi soir une réduction de la rémunération de plusieurs de ses dirigeants, qui avait suscité une controverse en France et en Belgique, cédant ainsi à des pressions des deux pays qui l'avaient sauvée de la faillite.

La banque a annoncé une série de décisions prises par son conseil d'administration "dans un communiqué:

"après avoir entendu les fortes réserves formulées par les deux Etats sur les niveaux de rémunération".

"Fortes réserves"

Fin janvier, l'hebdomadaire le Journal du Dimanche avait révélé que la banque avait augmenté la rémunération de trois de ses cadres, le directeur financier, le directeur des risques et le secrétaire général, de 340.000 à 450.000, "à la simple faveur de leur entrée au comité de groupe".

En France, Pierre Moscovici avait jugé cette augmentation "inappropriée", notamment au vu du soutien "énorme" apporté par l'Etat. "Ça n'est ni l'Etat français ni l'Etat belge qui a pris cette décision, et dans les deux cas, nos représentants au conseil d'administration ont dit que ça ne paraissait pas la bonne formule", a-t-il dit. "J'espère que nous serons entendus (...) et que chacun aura la sagesse de comprendre qu'il faut s'y conformer". La direction de la banque avait rencontré, le lendemain, le ministre belge des Finances.

De 450.000 à 420.000 euros

La principale de ces mesures est la réduction "à 420.000 euros au lieu de 450.000 euros précédemment, et de 600.000 euros pour son prédécesseur", de la rémunération du directeur financier, Pierre Vergnes. En outre, le comité de direction, qui devait être porté à six membres, restera composé de trois personnes.

Enfin, le conseil a acté des propositions de la direction concernant trois autres dirigeants, membres du comité exécutif de la banque : leur salaire annuel moyen a été ramené à 390.000 euros, soit une augmentation de l'ordre de 2,3%, alors qu'ils s'étaient vu accorder des augmentations bien plus importantes fin 2013.

"Ceci constitue une baisse significative de 13% par rapport aux rémunérations de 450.000 euros approuvées le 13 décembre 2013", souligne le communiqué.

Une déroute à 6,6 milliards d'euros

Dexia est détenue à 44% par la France et à 50% par la Belgique. Secouru par les États belge et français à l'automne 2008, le groupe a été durement frappé par la crise de la dette, ce qui avait rendu nécessaire un second sauvetage en octobre 2011. Selon la Cour des comptes, la déroute de la banque a coûté à ce jour 6,6 milliards d'euros à l'Etat français. 

Selon le Journal du Dimanche, la banque a perdu 15 milliards d'euros depuis trois ans après avoir été renflouée de 5,5 milliards d'euros par la France et la Belgique.