Blanchiment : Le Maire favorable à une agence européenne de supervision

Par AFP  |   |  472  mots
(Crédits : Benoit Tessier)
Le ministre de l'Économie et des Finances Bruno Le Maire plaide pour la création d'une agence de supervision européenne afin de renforcer la lutte contre le blanchiment de capitaux en Europe.

Le ministre de l'Économie et des Finances Bruno Le Maire plaide pour la création d'une agence de supervision européenne afin de renforcer la lutte contre le blanchiment de capitaux en Europe, dans un entretien au Monde publié samedi.

"Il reste encore beaucoup à faire dans le domaine de la lutte contre le blanchiment. Une partie de la réponse pourrait être la création d'une véritable agence de supervision européenne", a déclaré le ministre.

La stabilité financière de la zone euro "ne tient pas qu'à la mise en œuvre des règles budgétaires et fiscales" et passe également par un secteur financier "plus solide et respectant les meilleurs standards de transparence et d'intégrité", a ajouté M. Le Maire.

Ces propos interviennent quelques jours après la signature d'un accord jeudi entre les gouvernements et les parlementaires de l'Union européenne en vue de doter celle-ci d'un meilleur cadre de surveillance des établissements financiers européens.

Cet accord comprend notamment un renforcement des pouvoirs de surveillance de l'Autorité bancaire européenne (ABE) dans le domaine de la lutte contre le blanchiment de capitaux et du financement du terrorisme.

L'autorité bancaire se voit notamment "confier la mission de recueillir des informations auprès des autorités nationales compétentes, d'améliorer la qualité de la surveillance par la mise au point de normes communes, de réaliser des évaluations des risques et de faciliter la coopération avec les pays non membres de l'UE dans le cadre d'affaires transfrontières", a précisé jeudi le Conseil de l'Union européenne dans un communiqué.

De fait, le secteur bancaire européen se retrouve depuis plusieurs mois sous le feu des projecteurs après la découverte de plusieurs affaires de blanchiment et de manquements supposés dans la lutte contre la circulation de l'argent sale.

La plus grande banque danoise Danske Bank est notamment au cœur d'une vaste enquête qui lui vaut d'être dans le viseur de la justice de plusieurs pays. Des investigations sur des soupçons de blanchiment d'argent visent également la banque suédoise Swedbank.

Fin 2018, la banque néerlandaise ING avait aussi été au cœur d'un scandale de blanchiment d'argent et avait annoncé un accord conclu avec les autorités néerlandaises, prévoyant le versement de 775 millions d'euros, tandis que le géant bancaire suisse UBS, jugé pour "démarchage bancaire illégal" et "blanchiment aggravé de fraude fiscale", a été condamné en France à une amende de 3,7 milliards d'euros.

Et début mars, les noms de plusieurs banques européennes ont été cités dans une enquête rendue publique par un consortium international de journalistes, qui dénoncent un vaste système de blanchiment et d'évasion fiscale mise en œuvre par la banque russe Troika Dialog.