Generali met en garde sur l'impact des dépréciations d'actifs sur ses comptes

Par Frank Paul Weber, envoyé spécial à Venise  |   |  422  mots
Le président de l'assureur italien, Antoine Bernheim, a rappelé ce vendredi l'effet de la chute boursière sur la valeur de certains de ses actifs. A fin septembre, 2 milliards d'euros de dépréciations avaient déjà plombé ses résultats.

Deux jours après dévoilé son chiffre d'affaires de l'an dernier, l'assureur Generali a mis en garde sur les dépréciations d'actifs qui doivent peser sur ses résultats 2008 attendus le 20 mars prochain. Durant la conférence d'hiver du patronat italien (Confindustria) à Venise, le président de l'assureur, Antoine Bernheim, a rappelé ce vendredi l'impact négatif de la chute des Bourses sur la valeur des actifs détenus par les assureurs.

"Chez Generali, nous avons limité nos placements en actions boursières à un montant de 7 à 8% de nos actifs", a-t-il indiqué, précisant qu'il est toutefois difficile de totalement renoncer à ces placements. "Or, avec une baisse des cours de Bourse de 50%, une grande part de la baisse est à la charge des assurés", a ajouté Antoine Bernheim.

"Nous ressentirons, comme chacun, les effets de la crise", a-t-il indiqué en marge de son intervention, selon l'agence Bloomberg. "En raison de dépréciations passées au dernier trimestre 2008, nos résultats ne seront pas aussi bons que notre chiffre d'affaire de primes d'assurance [en progression de 1,4%, NDLR]", publié mercredi dernier, a-t-il précisé.

Déjà sur les neuf premiers mois de l'exercice 2008, l'assureur basé à Trieste avait dû passer pour 2 milliards d'euros de dépréciations d'actifs, "en raison de l'évolution négative des marchés financiers". Or, la débâcle boursière s'est accentuée au dernier trimestre de l'an dernier, à la suite notamment de la faillite fin septembre de la banque américaine Lehman Brothers.

En décembre, Generali a annoncé que ses objectifs initiaux pour l'exercice 2009 ne pouvaient être maintenus à cause de l'instabilité des marchés financiers.
"S'il n'y a ni reprise, ni retour de la confiance, et que les investisseurs ne reviennent pas sur le marché financier, alors la situation restera difficile, a indiqué Antoine Bernheim. Il estime toutefois que "durant le second semestre de cette année, l'économie devrait repartir et on devrait enregistrer une croissance en 2010, même si modeste".

"De nombreuses compagnies d'assurance sont obligées de recourir à des augmentations de capital. S'il y avait un problème dans le secteur en France, le gouvernement aiderait les compagnies comme il l'a fait avec les banques françaises", a indiqué ce proche de Nicolas Sarkozy. "J'espère que je n'aurai jamais besoin d'aide mais, que si cela devait être le cas, que le gouvernement italien nous aidera, même s'il ne dispose pas de beaucoup de capital pour investir dans l'économie", a ajouté le président du troisième assureur européen.