Affaire Madoff : première enquête en France confiée à un juge

Par latribune.fr  |   |  402  mots
La première information judiciaire en France liée à la l'affaire Bernard Madoff, a été ouverte ce vendredi à Paris à la suite d'une plainte. Déposée par une épargnante française qui a investi 540.000 euros dans le fonds Luxalpha.

Depuis le scandale Madoff, en France, la première enquête va être confiée à un juge dans les prochains jours. Elle fait suite au dépôt d'une plainte en janvier par une épargnante parisienne de 66 ans qui a investi et perdu 540.000 euros dans le fonds Luxalpha de la banque suisse UBS. A travers ce fonds d'investissement basé au Luxembourg, ce sont les économies de nombreux épargnants européens qui ont été placées dans les sociétés de Bernard Madoff.

Le parquet a ouvert une information judiciaire contre X pour "abus de confiance aggravé", "escroquerie aggravée", "recel en bande organisée" et "blanchiment en bande organisée", selon une source judiciaire. Un juge d'instruction va être désigné dans les prochains jours pour mener cette enquête.

"Ma cliente est très contente de l'ouverture de cette information judiciaire, on va commencer à entrer dans les choses sérieuses", a déclaré l'avocat de la plaignante, Maître Jean Reinhart auprès de l'AFP, l'Agence France Presse. Il a d'ailleurs ajouté qu' "il y a des investigations à faire au Luxembourg". Il a précisé également : "Ce que je veux, c'est qu'UBS s'explique, ce que la banque n'a pas fait depuis six mois, qu'elle donne les clés du dossier".

Rappelons que Luxalpha est également au coeur d'une action intentée au civil à Paris par une ancienne hôtesse de l'air qui a assigné la Société Générale et UBS après avoir perdu ses économies placées par ces banques dans ce fonds.

Deux autres plaintes liées à la fraude Madoff ont été déposées à Paris depuis le début de l'année et ont entraîné l'ouverture d'enquêtes préliminaires qui restent en cours.

Quant à l'Autorité des marchés financiers (AMF), elle a confirmé qu'elle a lancé des contrôles sur les conditions de commercialisation de produits exposés à la fraude Madoff par des intermédiaires financiers français.

En décembre, L'AMF avait annoncé qu'une centaine de fonds français pourraient être affectés par cette escroquerie, à hauteur de 500 millions d'euros. Au total, entre 3.000 et 5.000 personnes en France pourraient avoir perdu leurs économies à cause de la fraude commise par Madoff, selon l'AMF.

A New York, le 29 juin prochain, la sentence sera rendue dans le procès intenté par le gouvernement américain à Bernard Madoff dont l'escroquerie s'élève à quelque 50 milliards de dollars.