Le président de BNP Paribas monte au créneau après le discours de François Hollande

Par Christine Lejoux  |   |  355  mots
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Baudouin Prot est "fatigué" des critiques à l'encontre des banques. Les dernières en date émanent de François Hollande, qui considère la finance comme son "véritable adversaire."

"Fatigué". Tel est l'état de Baudouin Prot, président de BNP Paribas, à l'écoute des critiques formulées depuis des mois à l'encontre des banques, les dernières en date émanant du candidat socialiste à la présidentielle, François Hollande. Dans le cadre d'une conférence organisée mardi par l'hebdomadaire The Economist, le président de BNP Paribas a dit "commencer vraiment à être fatigué d'entendre les gens dire: l'industrie bancaire ne change pas." Pour Baudouin Prot, au contraire, "tout a changé, et à un rythme sans précédent".

Et le patron de la banque de la rue d'Antin d'évoquer, entre autres, a le nouveau cadre réglementaire dit de Bâle III, qui entrera en vigueur à partir de 2013 et qui impose aux banques de renforcer significativement leurs fonds propres.

La progression des crédits en France au cours des trois dernières années a été supérieure à celle de l'ensemble de la zone euro

Sur le sujet ô combien sensible des crédits aux entreprises et aux ménages, "l'idée selon laquelle les banques françaises n'ont pas très bien financé l'économie depuis le début de la crise est erronée", a estimé Baudouin Prot, rappelant que la progression des crédits en France au cours des trois dernières années a été supérieure à celle de l'ensemble de la zone euro et des Etats-Unis. "Nous n'avons pas besoin que l'on nous demande de faire des crédits à nos clients. C'est notre métier", a-t-il asséné.

Les banques françaises n'onnt "pas coûté un centime au contribuable"

Enfin, Baudouin Prot a rappelé que les banques françaises n'avaient "pas coûté un centime au contribuable", le plan de soutien au secteur - mis en place en 2008 - ayant même rapporté 2,7 milliards d'euros à l'Etat, selon les chiffres du ministère de l'Economie. C'est dire si le président de la première banque française a peu goûté le premier grand discours du candidat François Hollande, qui avait déclaré, ce week-end, que son "véritable adversaire", c'était "le monde de la finance."