Les crédits immobiliers dégringolent en France

Par Christine Lejoux  |   |  281  mots
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Le montant des crédits immobiliers a chuté de 25,7% en janvier, en raison des incertitudes macro-économiques et de la suppression d'aides comme le prêt à taux zéro.

"C'est un coup de massue." Michel Mouillart, professeur d'économie à l'Université Paris-Ouest, n'a pas de mots assez forts pour qualifier, dans un entretien à l'AFP, la chute du montant des crédits immobiliers accordés par les banques, en France. Un montant qui a dégringolé de 25,7% en janvier (par rapport à janvier 2011), selon une étude de l'Observatoire Crédit Logement/CSA, publiée lundi. Cette "chute est comparable à celle de 2009, au moment de la crise des subprimes (crédits hypothécaires américains à risque)", affirme Michel Mouillart.

Des taux de crédit proches de la barrière psychologique de 4%

Les raisons à l'origine de ce plongeon sont multiples. Les incertitudes macro-économiques et la montée du chômage n'incitent guère les ménages à s'endetter sur trente ans pour réaliser l'achat de leur vie. A cela s'ajoute depuis le 1er janvier la suppression du prêt à taux zéro (PTZ) pour les acheteurs dans l'ancien et la réduction, effective depuis le 1er janvier également, de 22% à 13%, du taux de l'avantage fiscal Scellier accordé aux investisseurs acquérant un logement neuf. Sans oublier la hausse des taux des crédits immobiliers, passés de 3,25% en moyenne en novembre 2010 - leur plus bas niveau depuis 1945 - à 3,97% en janvier 2012, à une encâblure seulement de la barrière psychologique des 4%.

La chute des crédits est estimée à 20% pour 2012

Comme l'écrit sobrement l'Observatoire Crédit Logement/CSA, "l'année 2012 ne commence pas très bien" et elle ne devrait pas s'achever beaucoup mieux. Michel Mouillart table sur un plongeon de 20% des crédits immobiliers accordés par les banques, cette année, à 130 milliards d'euros. Loin, très loin, du record historique de 2007 de 170,2 milliards.