Fitch décerne un bon point aux banques françaises

Par Christine Lejoux  |   |  485  mots
L'agence de notation Fitch complimente les banques françaises sur la réduction de leurs bilans. Copyright Reuters
L'agence de notation financière Fitch salue les efforts entrepris par les banques françaises pour réduire la taille de leurs bilans et diversifier leurs sources de refinancement.

Les agences de notation financière ne sont pas que des pères fouettards, qui surveillent, avertissent et dégradent. Elles savent également complimenter. "Le profil de financement des établissements bancaires français s'améliore", admet Fitch, dans un rapport publié mardi et qui salue les efforts entrepriss par les banques de l'Hexagone depuis septembre 2011. Alors en pleine tempête boursière, en raison de l'aggravation de la crise de la dette dans la zone euro, celles-ci avaient lancé des programmes de réduction de la taille de leurs bilans, afin de rassurer les investisseurs sur leur solidité financière.

Un objectif réalisé à 70% pour BNP Paribas

BNP Paribas avait ainsi annoncé une réduction de 10% de la taille de son bilan d'ici à la fin 2012, soit une baisse de 70 milliards d'euros de ses actifs pondérés (des risques). Un objectif que la banque de la rue d'Antin a d'ores et déjà réalisé à hauteur de 70%, avait indiqué son directeur général, Jean-Laurent Bonnafé, le 28 mars, à l'occasion de la traditionnelle conférence de la banque Morgan Stanley, à Londres. Dans cette optique, BNP Paribas a d'ailleurs cédé fin février un portefeuille de prêts à sa concurrente américaine Wells Fargo, et s'est délestée, début mars, de sa participation de 28,7% dans la foncière Klépierre. Lors de cette même conférence du 28 mars, à Londres, Frédéric Oudéa, PDG de la Société générale, avait assuré que "la réduction du bilan (de la banque allait) se poursuivre." En septembre, l'établissement de La Défense avait fait part de sa volonté d'économiser 4 milliards d'euros de fonds propres d'ici à la fin 2013.

Une réduction de la dépendance aux financements court terme

Dans un autre rapport, Fitch loue l'augmentation de la part de dette à long ou moyen terme dans le financement des banques françaises, ce qui réduit leur dépendance à des financements court terme devenus onéreux. En effet, parallèlement à leurs programmes de réduction de bilans, les banques françaises avaient annoncé en septembre une diversification de leurs sources de refinancement et une réduction de leurs besoins de financement en dollars. BNP Paribas avait indiqué, le 28 mars, que la banque avait atteint 60% de ses besoins de financement pour 2012 en levant 12 milliards d'euros entre le 1er janvier et le 22 mars.

Des incertitudes liées à l'élection présidentielle

La Société générale avait, de son côté, déclaré avoir levé 7,6 milliards d'euros de dette depuis le début de l'année. Certes, "les banques françaises continuent à faire face à un environnement difficile et à une économie morose", tempère Fitch, qui estime par ailleurs que "l'élection présidentielle pourrait engendrer des incertitudes temporaires sur le marché." Mais Fitch est convaincue qu'une fois l'élection passée, les conditions de marché redeviendront stables pour les banques françaises."