Caisse des Dépots : que les gros salaires lèvent le doigt !

Par Pascale Besses-Boumard  |   |  616  mots
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Jean-Pierre Jouyet, le futur patron de l'établissement a promis un effort salarial. Les autres dirigeants de filiales de la Caisse des Dépôts feront-ils de même ? Tour d'horizon des rémunérations des patrons des sociétés cotées dans le groupe

Devant la Commission des finances de l?Assemblée nationale et du Sénat, Jean-Pierre Jouyet a notamment évoqué l?évolution de son salaire, promettant une « modération salariale » et précisant qu?il percevrait « une rémunération fixe égale à celle existante, à l?exclusion de toute part variable, de toute prime personnelle et de tout jeton de présence ». Cet exemple sera-t-il suivi par les plus gros salaires de cette noble maison ? Autrement dit, les patrons de filiales se mettront-ils facilement aux nouvelles normes imposées par le gouvernement Ayrault ? Nouvelles normes qui limitent à 450.000 euros par an le salaire maximal d?un dirigeant d?entreprise publique.
La Caisse des Dépôts compte un nombre incalculable de filiales et de métiers différents. Et il est difficile d?établir des statistiques officielles fiables sur le niveau de rémunérations des responsables les plus en pointes. On peut, en revanche, facilement faire le point sur les rémunérations des dirigeants de filiales cotées, compte tenu des obligations légales de publication des revenus dans les rapports annuels.

Gilles Benoit de la CNP touche un peu plus d'un million d'euros par an

Côté CNP, détenue à hauteur de 40% par la CDC, Gilles Benoit, le directeur général sur le point d?être remplacé, a touché l?an dernier un peu plus d? un million d?euros grâce notamment à un fixe de 580.000 euros et une partie variable de 319.000 euros, le solde provenant de jetons de présence. Son remplaçant doit bientôt être nommé. Il ne pouvait l?être tant que le nouveau directeur général de la CDC n?était pas désigné. Ce qui sera bientôt chose faite. Cette arrivée devrait certes faciliter la mise en place d?une rémunération en adéquation avec les nouvelles normes légales. A noter, parallèlement, que le président du conseil d?administration de la CNP, Edmond Alphandéry est dans les clous puisqu?il touche exactement 450.000 euros annuellement.

Serge Grzybowski (Icade ) émarge à 734.000 euros

De son côté, le président d?Icade, la foncière de la CDC détenue à ce jour à 56%, Serge Grzybowski, a touché 734.000 euros l?an passé dont un fixe de 400.000 euros et une partie variable de 329.000 euros. Une rémunération en hausse de 12% par rapport à l'année précédente. Il pourrait doonc se faire tirer l?oreille pour abaisser ses émoluments. Tout dépendra sans doute de l?évolution du schéma de reprise de la foncière Silic, opération en cours et qui pourrait encore évoluer par rapport aux modalités déjà présentées. L?objectif est de créer la première foncière française en rapprochant les actifs d?Icade de ceux de Silic. Projet contesté, pour l?heure, par certains actionnaires minoritaires de Silic. Actuellement Icade est toujours sous contrôle de la CDC.

Dominique Marcel de la Compagnie des Alpes : 560.000 euros

Enfin, Dominique Marcel, à la tête de la Compagnie des Alpes a touché, selon le document de référence du groupe détenu à 39,81% par la Caisse, 560.000 euros avec un fixe de 360.000 euros et une partie variable de 177.500 euros. Niveau de rémunération pas très éloignée de la norme nouvellement imposée.  Quant au président du FSI, Jean-Yves Gilet, il toucherait 900.000 euros annuellement avec un fixe de 600.000 euros, le solde correspondant à la partie variable. Tous ces hauts salaires vont donc devoir évoluer. Un sujet pas si simple pour un Jean-Pierre Jouyet qui n?a certespas prévu de ménager ses efforts pour redynamiser et refonder ce bras financier de l?Etat stratégique