Emporiki pourrait coûter 3 milliards d'euros de plus au Crédit Agricole

Par Julien Bonnet  |   |  452  mots
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Le fonds grec de soutien aux banques n'approuvera pas la vente d'Emporiki, filiale déficitaire du Crédit agricole, si l'établissement n'est pas recapitalisé. Les candidats au rachat ont jusqu'à mercredi pour déposer leurs offres.

Le calvaire du Crédit Agricole en Grèce n'est pas encore terminé. Si la banque verte est bien décidée à se séparer de sa filiale grecque Emporiki, elle devra s'assurer, au préalable, de la solidité financière de l'établissement qu'elle a acquis en 2006.

Une recapitalisation inévitable

"Le Fonds hellénique de stabilité financière a décidé quatre critères d'éligibilité pour que la vente soit menée, notamment qu'Emporiki soit recapitalisée et entièrement financée", a déclaré vendredi une source proche du dossier à l'agence Reuters. Or, comme toutes les banques grecques, la filiale du Crédit Agricole a été lourdement touchée par la crise économique et le défaut partiel d'Athènes sur sa dette publique. Logiquement, Emporiki devra donc être recapitalisée, a assuré une proche du dossier à l'AFP, précisant que cette opération "doit être faite par le Crédit Agricole". Les capitaux nécéssaires pour cette opération sont évalués, selon les sources, ente 2,5 et 3 milliards d'euros.

Une facture qui dépasse déjà les dix milliards d'euros

Cinquième établissement du pays, Emporiki a déjà coûté une coquette somme au Crédit Agricole: plus de dix milliards d'euros. Une somme qui comprend le coût d'acquisition (environ deux milliards d'euros), les pertes cumulées (près de quatre milliards) et les augmentations de capital. En outre, le "boulet grec" a également impacté le cours de l'action du Crédit Agricole SA qui a perdu plus de 50% de sa valeur en un an. Si la banque mutualiste a réussi à diviser par deux son exposition à Emporiki, passée de 10,4 milliards d'euros fin mars 2011 à 5,2 milliards en mai dernier, la cession de sa filiale apparaît désormais inévitable. Rien qu'au premier trimestre 2012, la Grèce a largement contribué à la baisse de 75% du résultat net.

Les candidats au rachat doivent se manifester avant mercredi

Plusieurs sources ont confirmé vendredi que le délai limite pour le dépôt d'offres sur Emporiki avait été fixé à mercredi prochain, le 8 août. Jusqu'à présent, les trois plus grandes banques commerciales grecques ont exprimé leur intérêt pour cette acquisition. Alpha Bank, deuxième banque grecque, avait indiqué mardi avoir déposé une offre portant sur la totalité du capital de sa compatriote Emporiki. Mercredi, Eurobank, troisième banque grecque, a dit envisager l'acquisition d'Emporiki, mais n'a pas encore déposé d'offre. Enfin, la Banque Nationale de Grèce, premier établissement commercial grec, qui avait elle aussi fait part de son intérêt début juillet, a également annoncé qu'elle "suivait la situation", sans pour autant jusqu'à présent déposer d'offre.