La situation des banques espagnoles n'en finit plus de se dégrader

Par latribune.fr (avec agences)  |   |  369  mots
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Le secteur financier espagnol continue de se détériorer. Les créances douteuses et irrécouvrables des banques espagnoles ont atteint 9,42% du total de l'encours en juin, un niveau record qui n'avait plus été atteint depuis 1994. L'Espagne présentera une demande de versement de l'aide accordée par la zone euro "sous peu".

La détérioration du secteur financier espagnol, qui inquiète les investisseurs et les partenaires européens du pays, se confirme. Les créances douteuses et irrécouvrables des banques espagnoles ont atteint 9,42% du total de l'encours en juin, un niveau record, contre 8,95% en mai, selon des données publiées vendredi par la Banque d'Espagne. Le record avait jusque-là été atteint en février 1994, avec 9,15% du total de l'encours.

Les prêts faisant l'objet d'arriérés de paiement ont augmenté de 8,4 milliards d'euros par rapport à mai, à 164,4 milliards d'euros. Le niveau des créances douteuses dans les livres des banques espagnoles n'a cessé d'augmenter depuis l'éclatement de la bulle immobilière en 2008, au moment où éclatait la crise internationale. Madrid a déjà obtenu une aide internationale de 100 milliards d'euros, spécialement destinée à soutenir les banques espagnoles. Le gouvernement a en outre annoncé vouloir débloquer rapidement une première tranche d'aide à Bankia, nationalisée en mai alors qu'elle était au coeur de la tourmente.

Madrid s'apprête à demander un premier versement

Il n'est pas exclu que l'Espagne, qui subit sa deuxième récession depuis 2009 et où une personne sur quatre n'a pas de travail, sollicite une aide européenne pour faire baisser ses coûts de financement. Pour l'instant, seul le principe d'une aide aux banques a été demandé et accordé. Une première tranche d'aide pourrait être bientôt versée, après la demande officielle formalisée "sous peu" par Madrid comme l'a indiqué ce vendredi une porte-parole du ministère de l'Economie sans en préciser le montant. 

"La Banque d'Espagne procède à l'analyse" des banques nationalisées, dont Bankia, qui seront les premières à recevoir des fonds puisés dans l'enveloppe anticipée de 30 milliards d'euros déjà disponible. La première enveloppe anticipée a été débloquée et mise en réserve dans le fonds de soutien de la zone euro (FESF), comme prévu dans le plan d'aide approuvé fin juillet. L'Espagne a déjà reconnu début août travailler à l'injection anticipée de fonds dans ses quatre banques nationalisées: Catalunya Caixa, Novagalicia Banco, Banco de Valencia et surtout Bankia, la plus grande.