Heureuses banques britanniques !

Par Séverine Sollier  |   |  397  mots
Royal Bank of Scotland a été nationalisée à plus de 80% après de graves difficultés en 2008.
L'autorité de contrôle britannique assouplit les règles de fonds propres et de liquidité imposées aux banques afin de favoriser le crédit.

Londres veut redonner de l'air à ses banques. Malgré les défaillances et les scandales depuis quatre ans, les banques britanniques bénéficient donc d'un coup de pouce réglementaire. L'autorité de contrôle des services financiers (FSA) a décidé d'aménager les contraintes en matière de liquidités et de fonds propres demandés aux banques afin de leur redonner des marges de manoeuvre pour soutenir l'économie. 

Avec pragmatisme, les Britanniques font marche arrière

Après les nationalisations rendues nécessaires pour éviter la faillite de certains établissements (Northern Rock, RBS...) et les mauvaises pratiques sur le blanchiment (HSBC) ou le taux interbancaire (Barclays notamment) ou encore les opérations de marché (UBS, JP Morgan), l'époque semblaient plutôt -à Londres comme ailleurs en Europe- au durcissement des exigences, dans la mouvance des normes internationales Bâle 3 édictées par le Comité de Bâle. Mais pragmatiques, comme toujours, les Britanniques font marche arrière.

En accord avec le comité de politique monétaire de Banque d'Angleterre, le FSA n'exige donc plus qu'elles conservent un ratio de fonds propres durs ("core") égal à 10% de leurs actifs. Elles peuvent désormais détenir un montant déterminé de capital. De plus, les banques ne sont plus obligées d'augmenter leurs fonds propres sur les prêts accordés aux entreprises dans le cadre du "funding for lending" (FLS), programme qui offre aux banques un financement bon marché si elles accroissent leurs prêts à l'économie réelle.

Favoriser le crédit

"Le but est d'éviter un désendettement rapide qui porterait atteinte à l'activité économique", a déclaré Andrew Bailey, responsable du département prudentiel de la FSA, cité dans un article du Financial Times paru mercredi. Il est vrai que les évaluations publiées le 10 octobre par le Fonds monétaire internationale sur les ventes d'actifs des banques qui pourrait atteindre -dans le pire des scenarios- 3500 milliards d'euros a de quoi susciter l'inquiétude.

L'objectif des autorités en assouplissant leurs obligations est donc d'inciter les banques à accorder des crédits au lieu de les contraindre à vendre des activités. Un message reçu 5 sur 5 par les investisseurs: les actions des principales enseignes britanniques étaient en hausse à midi jeudi 11 octobre à la Bourse de Londres. Barclays s'affichait par exemple en hausse de près de 2%, Lloyds Banking Group à 1,44% et Royal Bank of Scotland 1,33%.