RBS et le Libor : les têtes tombent

RBS est le nouveau visé dans le scandale du Libor. La banque britannique a annoncé vendredi le renvoi des employés impliqués.
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Le scandale du Libor continue de faire trembler l'univers bancaire. La banque Royal Bank of Scotland (RBS), détenue à 82% par le gouvernement britannique, a confirmé être impliquée dans la manipulation de ce taux interbancaire. Elle considère cette affaire avec « gravité ». Et pour preuve : suite à une enquête interne, elle a annoncé vendredi le licenciement d'un « certain nombre d'employés pour faute professionnelle ».

RBS « sous le feu des projecteurs » du Liborgate

Stephen Hester, directeur général de RBS a déclaré vendredi : « le dossier Libor vient nous rappeler avec force les dégâts que des manquements individuels et que des systèmes et des contrôles inadéquats peuvent provoquer en termes d'impact sur les finances et sur la réputation ». Il avait déjà désamorcé la bombe lundi en prévenant : « Nous serons nous aussi un jour sous le feu des projecteurs dans cette affaire ».

Collaborant pleinement dans les nombreuses enquêtes qui ont été ouvertes, la banque a précisé être poursuivie aux Etats-Unis, au Royaume-Uni, au Japon, mais aussi au Canada et par la Commission européenne.

Faire de RBS « un modèle dans sa façon d'interagir avec la société »

Le groupe n'a toutefois passé aucune provision au regard de cette affaire car il a indiqué qu' « il n'est pas possible de quantifier de manière réaliste les conséquences de ces enquêtes [...] ni les développements que cela pourrait avoir sur le groupe en particulier sur le calendrier ou le montant des amendes ».

De son côté, Barclays, première banque incriminée dans le scandale du Libor, a signé un « armistice » avec les organes de régulation britannique et américain. Par conséquent, elle s'acquittera d'une amende de 360 millions d'euros. Ses plus hauts cadres ont été également déchus de leur fonction.

Toutes ces affaires « ont tiré la réputation du secteur vers des plus bas », a regretté Stephen Hester, considérant que le secteur traverse une « période humiliante ». Dans un entretien avec la chaîne britannique en ligne 3B Nexus, il a de plus exprimé son désir de faire de RBS « un modèle dans sa façon d'interagir avec la société ».

Malgré les difficultés, les investisseurs restent confiants

Par ailleurs, le groupe a publié vendredi une réduction de ses pertes, malgré un foisonnement de provisions pour des contentieux liés à la vente de produits dérivés et à la vente forcée de produits d'assurance. Sans oublier la défaillance informatique du mois de juin, qui a empêché les clients de la banque de retirer de l'argent et a perturbé leurs virements automatiques pendant plus d'une semaine. RBS a pour cette raison passé une provision de 125 millions de livres, mais a prévenu que le coût final « pourrait être supérieur ». Au total, la banque a perdu 466 millions de livres sterling, au deuxième trimestre,  terminé dans le rouge au deuxième trimestre 2012, contre une perte de 897 millions de livres un an auparavant.

L'activité de RBS s'est aussi un peu essoufflée. La banque a engrangé un chiffre d'affaires trimestriel de 6,47 milliards de livres en légère baisse par rapport aux 6,81 milliards de 2011.Néanmoins, « le fait que RBS continue de s'acheminer lentement dans la bonne direction réconforte les investisseurs » estime Richard Hunter, du courtier Hargreaves Lansdown. D'autant que la banque a annoncé avoir franchi une « étape importante » en remboursant la totalité de « l'important soutien en liquidités apporté par l'Etat » qui s'élevait à 75 milliards de livres. Et la bourse semble du même avis. L'action RBS a bondi de 5,62% à 216 pence vendredi.
 

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Commentaires 5
à écrit le 05/08/2012 à 11:06
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Je commence à en avoir plus que marre de ces banques anglo saxones : elles font conneries sur conneries, enchaînent les malversations, scandales en tous genres, le tout avec finalement très peu de conséquences ; et surtout un grand doigt d'honneur à ...

le 05/08/2012 à 14:43
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Ben oui mais Wall Street et La City, c'est juste le cœur de l'industrie financière mondiale, c'est comme ça !

à écrit le 05/08/2012 à 11:03
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Les comptes ne sont pas soldés, ce ne sont pas quelques pauvres lampistes qui vont calmer la justice et heureusement.

à écrit le 04/08/2012 à 15:29
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Cela va encore beaucoup plus loin qu'on peu l'imaginer : http://www1.almanar.com.lb/french/adetails.php?fromval=1&cid=13&frid=13&eid=73961

à écrit le 04/08/2012 à 10:08
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les tetes, on s'en fiche ; tapez la ou ça fait mal, l'argent. Quand RBS, BARCLAYS, BNP, BoA et et quelques autres seront taxes de quelques milliards d'amendes pour leur manipulation, peut être verront nous un peu de calme et de sérieux chez ces pseud...

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