L'incertitude fiscale a découragé les particuliers de financer les PME

Par Christine Lejoux  |   |  359  mots
L'Afic et l'AFG pronostiquent une mauvaise collecte pour les FIP et les FCPI auprès des particuliers soumis à l'impôt sur le revenu. Copyright Reuters
La collecte des FIP et des FCPI ISF a chuté de 20%, au premier semestre.

La moisson 2012 des FIP et des FCPI ISF a débouché sur une bien mauvaise récolte. Les capitaux collectés auprès des particuliers éligibles à l'impôt de solidarité sur la fortune (ISF) par les fonds d'investissement de proximité (FIP) et par les FCPI (fonds communs de placements dans l'innovation) ont chuté de 20%, au premier semestre, à 237 millions d'euros, selon l'Association des investisseurs pour la croissance (Afic) et l'Association française de la gestion financière (AFG). Pour mémoire, les FIP investissent dans des PME régionales et les FCPI, dans des start-ups innovantes.

L'Afic et l'AFG invoquent la «réticence de plus en plus forte» des particuliers à procéder à des investissements de long terme, dans une conjoncture économique morose, ainsi que «l'incertitude liée à la réforme de l'ISF». Une incertitude aujourd'hui levée, puisque le projet de budget pour 2013 maintient à 50% des sommes investies la réduction d'ISF à laquelle ont droit les ménages investissant dans des FIP et des FCPI. «Le maintien du dispositif ISF/PME est satisfaisant et permet d'espérer, s'il perdure, une reprise des encours», salue Paul-Henri de La Porte du Theil, président de l'AFG.

Ce dernier s'inquiète en revanche de l'avenir du dispositif IR/PME. Les particuliers non assujettis à l'ISF mais redevables de l'impôt sur le revenu (IR) bénéficient, eux aussi, d'une incitation fiscale à l'investissement dans les FIP et les FCPI. Mais cette incitation a été rabotée au cours des deux dernières années, les ménages ne bénéficiant plus en 2012 que d'une réduction d'IR équivalant à 18% des montants investis dans des FIP et des FCPI, contre 22% en 2011 et 25% auparavant.

Résultat, en 2012, «la collecte IR (pour les FIP et les FCPI) devrait être mauvaise», pronostiquent l'Afic et l'AFG. D'autant plus que le gouvernement projette d'incorporer cette incitation fiscale dans le plafonnement des avantages fiscaux à 10.000 euros par foyer. «La collecte des FIP et des FCPI est indispensable au financement des PME. Or cette collecte dépend complètement de la pertinence et de la stabilité des dispositifs fiscaux qui incitent les épargnants à choisir ces produits», prévient Paul-Henri de La Porte du Theil.