2 % à 4% des agences bancaires vont fermer chaque année

Par Séverine Sollier  |   |  542  mots
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La baisse de la fréquentation et la nécessité de réduire les frais de gestion vont conduire les banques françaises réduire le nombre de leurs agences de 2% à 4% selon les estimations du cabinet Roland Berger.

Combien restera-t-il d'agences bancaires en France sur les 39 000  actuellement ouvertes ? Selon une étude du cabinet Roland Berger, leur nombre va diminuer de 2% à 4% par an dans les prochaines années. Explication? Les nouvelles contraintes réglementaires de Bâle 3 qui fixent de nouvelles exigences de fonds propres et de liquidités et vont peser sur la rentabilité des banques sont en première ligne. Le cabinet anticipe ainsi que les commissions rapporteront 4,5 milliards d'euros en 2015 aux neuf grands réseaux étudiés - BNP Paribas, Banque Populaire, Caisse d'Epargne, Banque Postale, Crédit Agricole, LCL, Crédit Mutuel, Société Générale, CIC -  soit un milliard de moins qu'en 2011.

Réduire les frais de gestion

Seule solution selon le cabinet Roland Berger : réduire les frais de gestion. "Si les frais de gestion restaient stables d'ici 2015, la rentabilité de la banque de détail baisserait d'un tiers", a souligné Fabrice Asvazadourian, associé senior au sein de Roland Berge, lors de la présentation de l'étude. Les banques devront donc faire passer ces frais de 35 milliards d'euros en 2012 à 30 milliards d'euros en 2015, alors que la masse salariale devrait augmenter de 1% à 1,5% par an.

Dans son scénario central, caractérisé par une croissance atone, une remontée progressive des taux, la stabilité de l'environnement concurrentiel et la mise en place des réformes réglementaires annoncées, le cabinet  Roland Berger prévoit que le produit net bancaire des banques s'élèvera à 52 milliards d'euros en 2015 (contre 55 milliards en 2011) et que le coût du risque (défauts de paiement des crédits) grimpera à 7 milliards (contre 4,9 milliards en 2011).

La fermeture d'agences représente donc à la fois une économie de frais et l'adaptation des banques à de nouveaux modes de consommation. Une analyse que dresse également Georges Pauget, ancien directeur général du Crédit Agricole SA et président fondateur du cabinet Economie Finance & Statégie. "Une certaine contraction des réseaux est donc inéluctable et la conjoncture paraît devoir accélérer ce mouvement", indique-t-il dans un article de la revue banque dans lequel il décrit trois scénarios d'évolution de la banque de détail, tout en soulignant la nécessité pour les banque de détail de trouver les moyens de maintenir la relation avec le client, notamment grâce à la banque en ligne ou aux outils de banque "mobile" (téléphone, tablettes...).

Mettre le cap sur l'assurance santé, prévoyance et dépendance

Pour sa part, le cabinet Roland Berger incite les banques à développer leurs offres de produits d'assurance santé et de dépendance, réputés plus rentables que l'assurance vie-épargne. Une piste que plusieurs grands assureurs traditionnels comme Axa ou CNP ont déjà largement commencé à suivre. Les chiffres montrent d'ailleurs que la branche santé/prévoyance est la composante du produit net d?assurance qui a connu la plus forte croissance selon le cabinet Facts & Figures entre 2005 et 2010,  y compris pour les bancassureurs (filiales d'assurance des banques) avec +10.7% de croissance, +9% pour les mutuelles sans intermédiaires (comme la Macif, Maif, etc) et +4.7% pour les compagnies traditionnelles. Les groupes qui ont le plus développé cette activité sont Société Générale (+26%), Macif (+22.5%) et Crédit Agricole (+21.7%).