Bolloré, Proglio...les "serial" administrateurs vont devoir réduire le nombre de leurs mandats

Par Christine Lejoux  |   |  570  mots
52% des patrons du CAC 40 exercent au moins un autre mandat que celui de leur fonction principale, selon un rapport de l'AMF sur le gouvernement d'entreprise. Copyright Reuters
Outre le vote des actionnaires sur les rémunérations des dirigeants, la nouvelle version du code de gouvernance Afep-Medef introduit une limitation des mandats d'administrateurs. Petite revue des cumulards qui vont devoir réduire leurs activités ...et leurs revenus.

Comme dans le monde politique, certains grands patrons se sont fait une spécialité du cumul des mandats. Non contents de présider aux destinées d'un poids-lourd du CAC 40, ils multiplient les postes d'administrateurs au sein d'autres sociétés. En effet, outre leur fonction principale, 52% des patrons du CAC 40 exercent au moins un autre mandat, selon un rapport de l'Autorité des marchés financiers (AMF) sur le gouvernement d'entreprise, publié en octobre 2012.

Mais ce cumul des mandats d'administrateurs, qui pousse les actionnaires à s'interroger sur la disponibilité et la vigilance de ces grands patrons omni-présents, va être quelque peu mis à mal dans la nouvelle version du code de bonnes pratiques élaboré par le Medef et l'Afep. D'une part, les dirigeants mandataires sociaux ne pourront plus exercer plus de deux mandats d'administrateurs dans des sociétés cotées extérieures à leur groupe (y compris des entreprises étrangères), contre quatre actuellement. D'autre part, les administrateurs non dirigeants verront le nombre total de leurs mandats limité à cinq, dans le monde, alors que cette limitation ne concerne aujourd'hui que les sociétés basées en France.
Une révolution en perspective pour ces habitués du cumul des mandats :

Vincent Bolloré : Le PDG du groupe Bolloré, pointé du doigt par le rapport 2012 de l'AMF sur le gouvernement d'entreprise, ne détient pas moins de 11 mandats d'administrateurs dans des sociétés cotées, dont une seule appartient à son groupe, à savoir Financière de l'Odet. Parmi les 10 sociétés extérieures au groupe Bolloré dans lesquelles Vincent Bolloré est administrateur, deux sont françaises (Havas et Natixis). Parmi les 7 entreprises étrangères figurent Generali, Mediobanca ou bien encore la Société Camerounaise de Palmeraies.

Henri Proglio : Le PDG d'EDF avait, lui aussi, été épinglé par le rapport de l'AMF, en octobre 2012. Depuis, il a démissionné du conseil d'administration de Veolia. Mais Henri Proglio continue de cumuler la casquette de patron d'EDF avec celles d'administrateur de Natixis, de Dassault Aviation, de CNP Assurances et du groupe espagnol de construction FCC.

Georges Chodron de Courcel : Le directeur général délégué de BNP Paribas fait preuve d'éclectisme. Il est administrateur du groupe de transport Alstom, de Bouygues, de la Société Foncière, Financière et de Participations (FFP) - le holding de la famille Peugeot -, du fabricant de câbles Nexans, membre du conseil de surveillance de Lagardère et censeur du réassureur Scor. Et il ne s'agit là que de ses mandats dans des sociétés françaises : en Belgique, Georges Chodron de Courcel est administrateur de la Compagnie Nationale à Portefeuille et de Groupe Bruxelles Lambert, les sociétés d'investissement de l'homme d'affaires Albert Frère.

Michel Pébereau : depuis cette année, le président d'honneur de BNP Paribas n'est plus administrateur de Saint-Gobain ni d'Axa. Mais il a conservé ses mandats chez EADS, Total, et au sein de la holding suisse Pargesa.

Denis Kessler : Le PDG de la Scor est par ailleurs administrateur de BNP Paribas, du groupe Bolloré, du Fonds stratégique d'investissement (FSI), de Dassault Aviation et de la société américaine de gestion d'actifs Invesco.

Jean-Martin Folz : L'ancien patron de PSA Peugeot Citroën joue la diversification. Président du conseil d'administration d'Eutelsat, l'homme est également administrateur d'Alstom, de Saint-Gobain, de la Société générale, d'Axa et du groupe belge de chimie Solvay.