La décollecte du livret A n'inquiète pas la Caisse des dépôts

Par latribune.fr  |   |  396  mots
Les Français boudent le livret A, et cette désaffection semble plus forte mois après mois. Mais les dirigeants de la Caisses des dépôts ne s'en inquiètent pas outre mesure

Mois après moi, les titres se succèdent et se ressemblent : le livret A perd de son attrait, et les Français retirent plus d'argent qu'ils n'en déposent : c'est la fameuse décollecte, qui semble s'accélérer. En juillet, elle a atteint 1,06 milliard d'euros, puis 3,15 milliards en septembre et 3,81 milliards en octobre (livret A et livret de développement durable). Un mouvement sans doute lié à la baisse de la rémunération du livret A, qui est tombée en août à 1%, soit un plus bas historique.

 Mais les dirigeants de la Caisse des dépôts et consignations, qui se charge de centraliser les sommes déposées par les épargnants, et d'en prêter une bonne part, notamment en faveur du logement social, ne s'en inquiètent pas outre mesure de cette désaffection croissante. A destination des épargnants, ils signalent que le rendement réel (une fois la hausse des prix défalquée) du livret A n'est pas si faible. L'inflation étant proche de zéro, cette épargne rapporte près de 1% en termes réels, ce qui n'est pas si négligeable.

 20 milliards d'euros prêtés en 2014

Ils estiment que, compte tenu des mouvements saisonniers habituels, la décollecte est en réalité sur un rythme de 2,5 milliards d'euros par an, ce qui est parfaitement supportable, en regard des 67 milliards d'euros collectés ces deux dernières années. En effet, avant d'être boudé par les épargnants, le livret A avait connu un grand succès, à la suite du relèvement de son plafond, décidé par le gouvernement en 2012.

La décollecte n'empêchera pas de la Caisse de prêter une vingtaine de milliards d'euros en 2014 (les trois quarts en direction du logement social, un quart pour les collectivités locales, avec des prêts à très long terme), soit un restant largement supérieur à la moyenne des 15 dernières années. Le financement du logement social devrait d'ailleurs rester en 2015 à un très haut niveau, même si un certain tassement se fait sentir.
D'un point de vue strictement financier, la Caisse des dépôts n'a aucune inquiétude à avoir : si le montant des prêts atteint 158 milliards d'euros, elle dispose d'un matelas financier -sous forme de placements divers- d'une centaine de milliards, dans lequel elle peut puiser, en cas de besoin.