12 milliards de dollars, soit une hausse de 201 % en un an. C'est le montant des investissements comptabilisés en 2014 dans le domaine de la FinTech, un chiffre largement porté par le Royaume-Uni. Ce secteur, qui utilise la technologie pour repenser les services financiers et bancaires, aujourd'hui en pleine explosion, pâti déjà d'un manque de compétences, dans un contexte en pleine mutation numérique. Les professionnels s'inquiètent : Selon une étude, 75 % des entreprises du secteur redoutent une crise des talents d'ici à 3 ans.
50 heures de cours, 17 modules
Ainsi, pour assurer à la banque de demain une main d'œuvre qualifiée, capable de mobilité professionnelle, Innovate Finance a lancé une formation en ligne intitulée FinTech 101, en collaboration avec le spécialiste de l'enseignement à distance The Open University. Innovate Finance est une association britannique qui rassemble institutions traditionnelles (Aviva, Barclays, HSBC...), startups (eToro, Meniga, Seedrs...) et autres fournisseurs informatiques (IBM, Infosys...).
Cette plateforme est « conçue pour les cadres de haut niveau et les passionnés de technologie qui souhaitent comprendre comment la FinTech impacte l'économie et les entreprises à travers la disruption et l'innovation des services financiers », souligne le site organisateur. Ainsi, grâce à 50 heures de cours proposés, les 17 modules explorent, entre autres, les bases de la « banque digitale du futur », les enjeux des monnaies virtuelles, la cyber-sécurité, les processus d'innovation, ainsi que les évolutions des modes de payement ou encore le big data et la finance alternative. Le coût de la formation est de 695 livres par utilisateur, soit environ 987 euros.
Un secteur porteur mais difficilement chiffrable
Bien qu'initialement fondé à destination d'une audience britannique, FinTech 101 a pour vocation d'attirer des professionnels de la banque issus du monde entier, dans un contexte où la FinTech s'impose progressivement dans de nombreuses institutions. Mais si cette activité est en forte croissance, le cabinet de conseil et d'analyse Accenture relevait dans sa dernière étude « que la révolution numérique dans les services financiers est en cours, mais l'impact sur les acteurs bancaires actuels n'est pas encore bien défini ».
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Par ailleurs, la mutation numérique pour les acteurs traditionnels, malgré des milliards d'euros investis, est parfois encore fragile. Dans l'ouvrage « Bye bye banks » de James Haycock et Shane Richmond, les auteurs démontrent, à travers plus de 100 interviews avec des cadres dirigeants britanniques du secteur, l'ignorance de ces derniers vis-à-vis de la nouvelle concurrence proposée par les startups du domaine financier.
A titre d'exemple, seulement 15 % des sondés connaissaient TransferWise, une des premières licornes (start-up valorisée à un milliard de dollars) du secteur financier. Le module du programme FinTech 101 ciblé sur les « nouveaux marchés, nouvelles opportunités et nouvelles menaces » devrait contribuer à combler cette lacune.