L'Argentine relève ses taux à 40% pour enrayer la chute du peso

Par latribune.fr  |   |  278  mots
La Banque centrale argentine a confirmé l'objectif d'un taux d'inflation de 15% en 2018. Les instituts privés estiment qu'il dépassera les 20%, comme c'est le cas depuis dix ans.
Frappé par la hausse des taux des bons du Trésor américain, le peso argentin a accentué sa baisse, incitant la banque centrale à remonter trois fois les taux directeurs cette semaine.

La Banque centrale d'Argentine a relevé vendredi son taux directeur de 33,25% à 40% pour freiner la dépréciation de sa monnaie, le peso, qui a encore chuté de plus de 7% au cours de la seule journée de jeudi. Il s'agit de la troisième hausse rapprochée en une semaine. La banque centrale a également vendu 7,5 milliards de dollars en une dizaine de jours pour limiter la chute du peso. La hausse des taux des bons du Trésor américain la semaine dernière a déclenché une dépréciation de l'ensemble des monnaies de la région.

"Outre l'utilisation du taux d'intérêt (directeur), la Banque centrale va continuer à agir à travers tous ses mécanismes d'intervention  sur le marché des changes", a indiqué l'institution dans un communiqué.

Inflation attendue entre 15% et 20%

La Banque centrale a confirmé l'objectif d'un taux d'inflation de 15% en 2018 tandis que le Fonds monétaire international (FMI)table sur 19,2% cette année/ Les instituts économiques privés pensent que l'inflation dépassera les 20%, comme c'est le cas depuis dix ans. Au premier trimestre, le coût de la vie a déjà augmenté de 6,7% d'après les statistiques officielles.

Le gouvernement du président de centre-droit Mauricio Macri a rompu avec la politique de contrôle des changes en vigueur sous l'ex-présidente Cristina Kirchner pour endiguer la fuite de capitaux vers l'étranger. Il laisse flotter la monnaie, tout en intervenant de temps en temps.

"Les situations de volatilité ne doivent pas nous effrayer: cela fait partie de l'apprentissage de vivre avec un taux de change flottant", a déclaré jeudi le chef du gouvernement Marcos Peña.

(avec AFP)