L'emploi dans les banques installées en France a reculé en 2019, une érosion lente et continue

Par AFP  |   |  444  mots
Près de 100.000 suppressions de postes dans la banque avaient été annoncées au début de l'année à travers le monde avant la crise sanitaire liée au Covid-19. Contrairement à ce mouvement, les banques françaises ont fait le choix du relationnel, a commenté Maya Atig (directrice générale de la FBF et de l'Association française des banques), soulignant qu'environ la moitié des recrutements réalisés l'an dernier ont concerné des chargés de clientèle. (Crédits : Reuters)
La Fédération bancaire française (FBF), fait le point sur l'emploi salarié dans les banques en France, et livre ses réflexions sur des sujets comme l'arrivée de l'intelligence artificielle ou l'exception française face aux vagues de licenciements constatés dans le monde.

Les effectifs des banques françaises ou étrangères installées dans l'Hexagone ont reculé de 1% en 2019, poursuivant une érosion constante depuis au moins cinq ans, tandis que les embauches ont également légèrement reculé, selon un communiqué du secteur publié jeudi .

À la fin de l'année dernière, 360.000 personnes travaillaient dans les banques adhérant à la Fédération bancaire française (FBF), soit 1,8% de l'emploi salarié privé en France.

Ce phénomène "n'est pas nouveau, cette érosion reste limitée et pilotée", a estimé Maya Atig, directrice générale de la FBF et de l'Association française des banques (AFB) lors d'une conférence de presse téléphonique.

Les gains de productivité se maintiennent

"La baisse des effectifs est fortement tirée par les départs en retraite" et "les gains de productivité se réalisent de manière continue dans les banques", a expliqué la responsable de ces organismes.

L'année 2019 a été une année particulièrement dure pour l'emploi bancaire à l'échelle mondiale, particulièrement en Europe, où les groupes ont multiplié les annonces de coupes salariales.

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La France, une exception dans le paysage bancaire mondial

Au total, près de 100.000 suppressions de postes avaient été annoncées au début de l'année à travers le monde avant la crise sanitaire liée au Covid-19.

Contrairement à ce mouvement, les banques françaises ont fait le choix du relationnel, a commenté Mme Atig soulignant qu'environ la moitié des recrutements réalisés l'an dernier ont concerné des chargés de clientèle.

Les banques mettent "beaucoup de moyens dans le développement continu des compétences, dans le renforcement de l'emploi existant", a-t-elle poursuivi, estimant que cette baisse de l'emploi, de l'ordre de 0,5% à 2% selon les années, devrait poursuivre ce même rythme.

L'intelligence artificielle pas contre l'emploi mais au bénéfice du volume

Quant à l'intelligence artificielle, elle "ne va pas empêcher de recruter mais elle va permettre de faire beaucoup plus en volume", comme dans le traitement des demandes de crédit ou en matière de conformité.

La responsable de la FBF s'est néanmoins refusée à donner toute projection sur l'emploi bancaire en 2020.

Elle s'est félicitée de son "dynamisme" à fin 2019 avec 44.000 embauches dont 60% en CDI. Ce chiffre est toutefois aussi en repli de près de 1%.

La féminisation du secteur est constante − 57% de femmes depuis 7 ans − et augmente à l'échelon cadre avec 48,6% de femmes en 2019, soit 4 points de plus qu'en 2012.