Le Congrès américain assouplit la loi Dodd-Frank de régulation bancaire

Par latribune.fr  |   |  461  mots
(Crédits : Reuters)
Le Congrès américain a adopté, mardi 22 mai, une loi assouplissant les régulations bancaires mises en place sous la présidence Obama, après la crise financière de 2008. L'objectif de la loi Dodd-Frank de 2010 était de prévenir un nouveau crash et maîtriser les excès de Wall Street.

Il s'agit d'une victoire législative majeure pour Donald Trump. Après le Sénat fin mars, la Chambre des représentants a approuvé mardi, par une confortable majorité (258 voix, dont 33 démocrates, contre 159), une loi visant à assouplir les restrictions bancaires introduites aux États-Unis à la suite de la crise financière de 2007-2008.

Avec ce nouveau texte, des milliers de banques de petite et moyenne tailles ne seront plus soumises à certaines règles de contrôle imposées par la loi Dodd-Frank de 2010 - nos confrères du Monde parlant d'une réduction de 38 à 12 celles qui seront soumises à la plus haute surveillance de la Réserve fédérale (FED). Le seuil à partir duquel cette surveillance s'applique passe de 50 milliards de dollars à 250 milliards de dollars d'actifs. Pour autant, les réglementations clés visant les plus grands établissements sur le sol américain restent en place.

La loi Dodd-Frank dans le collimateur des républicains et du secteur financier

L'administration Trump appelait de ses vœux le démantèlement de la loi Dodd-Frank de 2010 qui avait relevé les exigences en fonds propres des banques et mis en place des tests de résistance annuels. L'objectif était alors de prévenir d'éventuels nouveaux crashs et d'empêcher les banques de se comporter de façon irresponsable en termes de prise de risques. Les républicains la considérait comme trop restrictive.

Fidèle à sa promesse de déréguler l'économie américaine, le président américain avait paraphé, le 3 février 2017, un décret dans ce sens ordonnant un réexamen de l'ensemble des lois financières instituées dans celle de "Dodd-Frank" pour "libérer le pouvoir de l'industrie financière".

Une grande partie des démocrates inquiets

Le chef de file du parti à la Chambre des représentants Paul Ryan s'est forcément réjouis mardi de l'adoption de ce nouveau texte, "une avancée majeure pour libérer [l'économie américaine] de l'excès de régulation".

Mais pour ses opposants, dont la cheffe de la majorité démocrate à la Chambre, Nancy Pelosi, elle frappe de plein fouet les protections érigées après la crise de 2008. Lors des débats avant l'adoption du texte, elle a estimé qu'il "menace potentiellement la stabilité [du système financier et de l'économie américaine]".

"Cette loi nous ramènera à l'époque où l'imprudence débridée de Wall Street a provoqué un effondrement financier historique", s'est-elle encore insurgée.

Le Sénat avait déjà adopté ce texte le 14 mars, dix ans jour pour jour après les déboires de la banque Bear Stearns, basée à New York, qui avait donné le coup d'envoi de la crise financière mondiale.

(Avec AFP et Reuters)