L'Etat et Bouygues ont finalement trouvé un terrain d'entente sur Alstom

Par latribune.fr  |   |  422  mots
L'Etat voulait racheter 20% d'Alstom à 28 euros par action, Bouygues en demandait 30 euros. Un compromis a été trouvé en fin d'après midi

Les discussions entre l'État et Bouygues pour le rachat de 20% du capital d'Alstom détenu par le groupe diversifié qui étaient "bloquées" samedi matin, achoppant sur le prix, ont débouché sur un accord en fin d'après midi. Les modalités sont encore inconnues.

L'État avait annoncé vendredi son intention d'acheter les deux tiers de la participation de Bouygues dans Alstom, soit 20%, mais voulait payer 28 euros par action, soit le cours atteint vendredi à la clôture de la Bourse, alors que Bouygues en demandait 35 euros. 

Hollande met en garde

La "position définitive" de l'Etat sur Alstom "dépendra" des négociations en cours avec Bouygues pour lui racheter les deux tiers de sa participation dans le groupe industriel français, avait prévenu samedi midi François Hollande, qui avait dit compter sur "des avancées d'ici la fin de la journée".

"S'il n'y avait pas ces avancées, s'il n'y avait pas cette vente à un prix qui pour le gouvernement soit acceptable alors il y aurait nécessairement à revenir sur l'alliance telle qu'elle vient d'être annoncée" avec l'américain General Electric, a prévenu le président de la République en marge d'un mini-sommet européen à l'Elysée.

Bouygues voulait tout vendre

Le groupe dirigé par Martin Bouygues détient 29,4% du capital d'Alstom, mais cette participation n'est plus stratégique, expliquait récemment à l'AFP Tangi Le Liboux, analyste chez le courtier Aurel BGC. Bouygues voulait vendre toute sa participation, a expliqué à l'AFP une source proche des discussions. Mais l'État ne veut en racheter que les deux tiers.

Le groupe avait acquis 21,03% d'Alstom en 2006 pour 2 milliards d'euros puis a acheté de nouvelles actions au fil de l'eau pour monter à 29,4%.

La valeur de cette participation a atteint un sommet en 2010 quand l'action se négociait 55 euros, avant de descendre progressivement pour tomber à 26 euros en début d'année 2014. Bouygues avait d'ailleurs dû passer une dépréciation de 1,4 milliard d'euros dans ses comptes 2013, faisant passer dans le rouge les comptes de l'ensemble du groupe. Et il a besoin d'argent pour l'aider à relancer Bouygues Telecom.

L'Etat contraint de négocier avec Bouygues

De son côté, l'État ne peut négocier qu'avec Bouygues, note la source proche des discussions, car comme il a affiché ses intentions, il ne peut plus acheter sur le marché sans être confronté à des vendeurs qui vont vouloir faire monter les prix d'un titre recherché.

Le financement de cette acquisition se fera via l'Agence des participations de l'État.