FO claque la porte du comité européen d'Airbus

Par Michel Cabirol  |   |  425  mots
Le syndicat allemand IG Metall s'est opposé à la candidature à la coprésidence proposée du syndicat majoritaire en France. Ce qui pourrait relancer une guerre franco-allemande.

Alors que EADS avait semble-t-il enterré depuis l'arrivée de Louis Gallois les nationalismes entre Français et Allemands, le résultat de l'élection vendredi des coprésidents des représentants syndicaux au comité européen d'Airbus pourrait relancer une guerre franco-allemande. A l'issue du scrutin, le syndicat majoritaire d'Airbus France FO a, selon des sources concordantes, claqué la porte du comité européen de l'avionneur à la suite du refus du syndicat allemand IG Metall de soutenir la candidature de Jean-François Knepper à la coprésidence du comité européen de l'avionneur. Traditionnellement, IG Metall ne se mêle pas du nom du candidat présenté par FO et le syndicat français en fait de même avec celui choisi par les Allemands. Ensuite, les deux syndicats majoritaires en France et en Allemagne votaient jusqu'ici pour les deux candidats désignés pour siéger à la coprésidence.

Ce qui n'a pas été le cas vendredi. IG Metall ne voulait pas de la candidature de Jean-François Knepper, qui serait considéré comme trop anti-allemand par ses prises de positions mais qui a été pourtant fermement soutenu par son syndicat. Du coup, les allemands ont fait élire un Britannique. Ce n'est pas contre FO que IG Metall s'est positionné, explique-t-on chez Airbus. Sauf que les Allemands ont semble-t-il mal jaugé le soutien de FO à Jean-François Knepper. Une erreur aux conséquences lourdes qui pourrait mettre le feu aux poudres à Toulouse, où FO est dans son fief, et déraper par une nouvelle guerre franco-allemande chez Airbus où les salariés ont déjà dû mal s'investir.

Quelle va être la stratégie de FO, fort de sa légitimité de syndicat majoritaire (jeudi dernier lors des élections au conseil d'administration d'Airbus France SAS, FO a recueilli 65 % du collège non cadre et 25 % du collège cadre)?. D'ores et déjà, il ne souhaite plus pour l'heure siéger au comité européen d'Airbus même si l'un de ses représentants a été élu en tant que membre du bureau du comité européen d'Airbus. "Quelle est la légitimité du comité européen d'Airbus si nous, syndicat majoritaire en France, n'y sommes plus", explique-t-on chez FO, qui a appelé à l'aide Louis Gallois. Sans succès. Dès lundi, la réaction du syndicat majoritaire, très colère, va être scrutée à la loupe par la direction d'Airbus ainsi que par celle d'EADS et enfin au-delà en Allemagne où IG Metall s'est laissé embarqué dans une manœuvre qu'il pourrait regretter.