Les syndicats d'Airbus prêts à se lancer dans un conflit dur

Par Michel Cabirol  |   |  406  mots
Attention conflit à venir. La dernière séance de négociations entre la direction d'Airbus et les syndicats français (FO, CGC, CFDT, CGT et CFTC), réunis dans une intersyndicale, n'a pas été concluante pour ces derniers.

Pourtant, Airbus a fini par proposer une hausse salariale de 1,9% alors que l?avionneur avait lancé les négociations sur la base de 1,5% lors de la deuxième réunion. La direction a laissé un délai de réflexion de dix jours aux organisations syndicales pour se prononcer.

Inacceptable, a estimé l?intersyndicale, qui doit se réunir lundi matin à 8h00 à Toulouse pour décider des modalités de la poursuite du conflit. "Il n?est pas question de signer cet accord en l?état", a expliqué Jean-Louis Suze de la CFTD. C?est la politique du "mépris", a regretté Jean-François Knepper de FO, premier syndicat d?Airbus France. Une colère décuplée par la proposition d?Airbus de n?accorder aux salariés dans le cadre de la politique de participation et d?intéressement que qu?environ 550 euros à chaque salarié. Peu par rapport à ce que vont toucher les salariés de certaines divisions du groupe EADS.

Après avoir organisé avec succès une démonstration de force ce vendredi dans trois sites d?Airbus (de 7.000 à 10.000 salariés à Toulouse avaient notamment répondu à l?appel à la grève entre 10h00 et 11h30, selon Jean-François Knepper), les syndicats, renforcés par cette mobilisation, sont désormais prêts à aller à l?épreuve de force pour "faire revenir la direction à la table des négociations. Tout est ouvert pour la poursuite du conflit", a souligné FO, qui "ne veut pas lâcher les salariés". Pour Jean-Louis Suze, les personnels "ne peuvent pas adhérer à cet accord au regard des efforts qu?ils ont fait pour livrer autant d?appareils en 2009".

Les syndicats sont rentrés dans "un processus conflictuel", selon FO. Jusqu?où iront-ils ? C?est la question que se pose la direction, qui s?efforcerait, selon les syndicats, de lézarder l?union syndicale, à l?image de ce qui s?était passé lors du conflit en 2007 qui portait sur le plan de restructuration Power 8. Pour les organisations syndicales, qui sont entrés en campagne en vue des élections des délégués et des comités d?entreprise, l?union fait la force. Et comme le rappelait un dirigeant d?EADS: "à quelques mois des élections, aucune organisation syndicale ne peut prendre le risque d'être moins agressive". On voit donc mal un syndicat claqué la porte de l?intersyndicale. Le conflit pourrait donc se durcir dès lundi.