L'Arabie saoudite sauve les ventes d'armes françaises en 2010

Par Michel Cabirol  |   |  424  mots
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La France s'est maintenue au quatrième rang mondial des exportateurs l'année dernière.

Pourtant porteuse d'espoirs, l'année 2010 avait été une grande déception pour l'industrie de défense française et pour le ministre de la Défense, d'alors Hervé Morin. Avec 5,12 milliards d'euros (contre 8,16 milliards en 2009), la France n'avait pu signer un grand contrat d'avions de combat alors que le Brésil était annoncé comme quasi sûr.

Pour autant, la France a réussi à se maintenir l'an dernier au quatrième rang des principaux exportateurs mondiaux d'armements devant Israël mais derrière la Russie, le Royaume-Uni et bien sûr les États-Unis, le leader mondial. Les dépenses militaires mondiales se sont élevées à environ 1.127 milliards d'euros, en progression de 1 % par rapport à 2009, selon le Sipri (Stockholm international peace research institut). Sur ce montant, 300 milliards d'euros ont été consacrés à l'acquisition d'armements, dont 70 milliards à l'export. En moyenne sur les cinq dernières années, la France détient 6 % de parts de marché à l'exportation loin derrière la Russie (8,2 %), le Royaume Uni (12,5 %) et les États-Unis (53,7 %) mais devant Israël qui continue à la talonner (5,3 %). La France « consolide un socle moyen de quatre à cinq milliards d'euros par an » de ventes d'armes, a expliqué le porte-parole du ministère de la Défense, le général Philippe Pontiès, qui présentait ce mercredi le 12e rapport au Parlement sur les exportations d'armement de la France en 2010.

Espoir venant d'Asie

Quels sont les clients de la France ? Il n'y a pas réellement de surprise. Sur la période 2006-2010, le Moyen Orient, notamment l'Arabie saoudite et les Emirats arabes unis (EAU) demeure, avec 27 % des prises de commandes, la première destination de nos exportations. L'amérique latine se hisse au même niveau (25 %), grâce notamment au Brésil - 1,4 milliard en 2008 (hélicoptères) et 3,8 milliards en 2009 (sous-marins) -. L'Asie (18 %) occupe une place encore modeste mais que « les succès espérés en Inde pourraient faire progresser ». Ce qui est déjà le cas avec la signature cet été du contrat de modernisation des Mirage indiens (1,4 milliard). Deux autres succès sont attendus, l'armement des Mirage modernisés (autour de 800 millions) et surtout l'acquisition d'avions de combat (voir ci-dessus). Enfin, l'Europe représente 17 %. En 2010, les principaux clients de la France ont été l'Arabie saoudite (938 millions), l'Inde (662 millions) et la Malaisie (360 millions).

Pour 2011, la France attend une prise de commande de 7,5 milliards d'euros, hors contrat d'avions de combat, à condition toutefois de recevoir enfin les acomptes de Moscou pour les deux bâtiments de projection et de commandement (BPC) de type Mistral vendus à la marine russe.