Quand les Canteloup suisses se moquent des forces aériennes helvétiques

Par latribune.fr avec l'AFP  |   |  360  mots
Vincent Kucholl, alias le lieutenant-colonel Karl-Heinz Inäbnit, nous explique pourquoi les avions de chasse suisses n’ont pas pu intervenir durant le détournement d’avion qui a eu lieu lundi à Cointrin. / DR
Ce n'est pas une histoire "belge" mais plutôt une histoire "suisse". L'avion d'Ethiopian Airlines assurant le vol Addis Abeba-Rome, qui a été détourné, lundi dernier, par son copilote, a été escorté par des appareils militaires italiens puis français jusqu'à son atterrissage à l'aéroport Genève Cointrin.

Un avion d'Ethiopian Airlines effectuant un vol Addis Abeba-Rome a été détourné en début de semaine sur Genève par son copilote qui a été arrêté dès l'atterissage.

 

Le copilote, Hailedemin Abera Tagegn avait profité de l'absence du commandant de bord, qui s'était rendu aux toilettes, pour s'enfermer dans le cockpit. Il n'était pas armé et a déclaré qu'il se sentait "menacé" dans son pays pour ensuite demandé l'asile politique à la Suisse.

 

C'est lui-même qui a déclenché l'alerte au détournement d'avion sur le transpondeur de l'appareil qui permet au contrôle aérien d'identifier l'avion.

 

Les européens à la manoeuvre

 

Détourné trop tôt lundi matin, les forces aériennes suisses ne sont pas intervenues car "à la suite des restrictions budgétaires et de personnel, elles ne sont pas opérationnelles la nuit et les week-ends", a expliqué Laurent Savary, porte-parole de l'aviation militaire suisse. L'appareil a été escorté par des chasseurs Eurofigher de l'armée de l'air italienne jusqu'à la frontière suisse puis par deux Mirage 2000 français jusqu'à son atterrissage.

 

La Suisse s'appuie sur des accords de police aérienne avec ses voisins, en particulier la France.

 

"Les appareils français peuvent accompagner un appareil suspect ou le forcer à atterrir en Suisse mais pas question de l'abattre, c'est une question de souveraineté nationale", a précisé le porte-parole helvétique.

 

La Suisse rit jaune

 

Une étude est en cours pour une capacité d'intervention aérienne suisse mais uniquement à l'horizon 2020. Celle-ci serait liée à l'acquisition de nouveaux appareils Gripen suédois, décidée par le gouvernement et le parlement, mais dont le financement est remis en cause par une initiative populaire qui sera soumise au vote en mai. Selon un sondage diffusé lundi, 53% des Suisses s'opposeraient à cette dépense.

 

Sur les ondes de la Radio Télévision Suisse, l'humoriste Lausannois, Vincent Kucholl, le "Canteloup suisse", nous explique pourquoi les avions de chasse suisses n'ont pas pu intervenir durant le détournement d'avion de lundi et pourquoi il faut voter en mai prochain pour le Gripen.

 

>>> Voir la vidéo du Canteloup suisse