"La France a perdu deux de ses fils, et nous perdons deux de nos frères" (général Lecointre)

Par latribune.fr  |   |  728  mots
(Crédits : ministère des Armées)
Quatre otages détenus dans le Sahel ont été libérés lors d'une opération menée au Burkina Faso par les forces françaises au cours de laquelle deux militaires français ont été tués.

"La France a perdu deux de ses fils, et nous perdons deux de nos frères et c'est toujours très douloureux", a annoncé le chef d'état-major des Armées le général François Lecointre, très ému, lors d'une conférence de presse. Leur sacrifice n'a pas été vain puisque puisque quatre otages détenus dans le Sahel, dont deux Français, une Américaine et une Sud-Coréenne, ont été libérés lors d'une opération menée au Burkina Faso par les forces françaises au cours de laquelle ces deux militaires français ont été tués.

Emmanuel Macron "se félicite de la libération de quatre otages au Sahel, dont nos deux compatriotes, Patrick Picque et Laurent Lassimouillas, enlevés le 1er mai dernier au Bénin", a indiqué la présidence française dans un communiqué. "Outre les deux otages français, une citoyenne américaine et une ressortissante sud-coréenne ont également été libérées". Par ailleurs, il s'est incliné "avec émotion et gravité devant le sacrifice de nos deux militaires, qui ont donné leur vie pour sauver celles de nos concitoyens". Les maîtres Cédric de Pierrepont et Alain Bertoncello, officiers mariniers des forces spéciales, ont été tués lors de cette opération.

"Cette libération a pu être obtenue grâce à une opération militaire, conduite par les forces françaises dans la nuit de jeudi à vendredi" dans le nord du Burkina Faso, a précisé l'Elysée. "Au cours de celle-ci, deux militaires ont trouvé la mort au combat, le maître Cédric de Pierrepont et le maître Alain Bertoncello, tous deux officiers mariniers au sein du commandement des opérations spéciales."

Une opération "audacieuse"

Les deux touristes français avaient été enlevés le 1er mai au Bénin, dans le parc de la Pendjari situé à la frontière avec le Burkina Faso et le Niger, deux pays où des groupes armés, notamment djihadistes, sont de plus en plus actifs. Le corps de leur guide avait été retrouvé samedi dernier. Pour les libérer, l'armée française a engagé une "action précise et déterminée", qui a permis "de neutraliser les ravisseurs en préservant la vie des otages, au prix de la vie de nos deux camarades", a expliqué le chef d'état-major des armées. "Cette opération audacieuse a permis de sauver les quatre personnes retenues prisonnières sur le campement", a-t-il également précisé.

"Cette opération illustre avec gravité l'extrême détermination avec laquelle nos forces armées sont engagées dans ce combat sans merci. L'engagement et le sacrifice du maître Cédric de Pierrepont et du maître Alain Bertoncello nous dépassent tous", a expliqué la ministre des Armées, Florence Parly dans un communiqué.

Cette opération a été rendue possible par la mobilisation des moyens de Barkhane, l'implication des forces burkinabé et le soutien américain en renseignement. Ces facteurs ont été essentiels pour le succès de l'opération, garantissant la réactivité dès l'annonce de la disparition des deux Français, la mise à disposition de moyens et la cohérence d'ensemble de l'opération. "Cette opération démontre l'engagement des armées françaises pour porter secours à leurs compatriotes, au risque de la vie de leurs soldats", a fait valoir le chef d'état-major des armées, le général Lecointre.

27 militaires tués au Mali

La mort des deux soldats lors de l'opération menée avec l'appui des forces burkinabé et du soutien américain en terme de renseignement, porte à 27 le nombre de militaires français tués depuis l'opération Serval au Mali en 2013, à laquelle a succédé l'opération antiterroriste Barkhane en 2014. Quelque 4.500 soldats français sont déployés dans le cadre de cette opération antiterroriste menée dans cinq pays de la région (Burkina-Faso, Mali, Mauritanie, Niger et Tchad).

"La lutte contre le terrorisme et la protection de nos concitoyens ont toujours été, sont et resteront la boussole de nos armées et de nos militaires", a estimé Florence Parly. "Les terroristes qui s'attaquent à la France et aux Français doivent savoir que nous ne ménagerons aucun effort pour les traquer et les combattre."