Les Français rechignent à payer plus cher leur demi de bière

Par latribune.fr  |   |  396  mots
Les droits d'accises sur la bière ont cru de 160% le 1er janvier 2013. (Crédits : <small>Reuters</small>)
L'augmentation des prix de la bière, plus fortement taxée, a conduit à une nette diminution de la consommation.

Les Français boudent la bière. Ce vendredi, à l'occasion de leur assemblée générale annuelle, les Brasseurs de France ont lancé l'alerte: fin septembre, le marché avait reculé de 3%, et même de 8% dans la branche cafés, hôtels et restaurants.

Principale responsable, selon l'organisation professionnelle: la hausse des droits d'accises (impôt indirect sur la consommation de certains produits portant sur la quantité), qui pour la bière ont cru de 160% au 1er janvier 2013.

L'objectif de cette augmentation était de rapporter 810 millions d'euros par an à l'État (contre 330 millions précédemment). Mais cela a aussi conduit, selon l'association professionnelle, à une augmentation des prix de 14% depuis janvier et à une baisse moyenne de la production (en volumes) de 10%. Les plus touchées ont été les grandes marques, qui sont les plus présentes dans les cafés.

Les hotels, cafés et restaurants souffrent

"La hausse des droits d'accises sur la bière a entraîné une augmentation de 30 centimes pour le demi, ce qui est beaucoup. Parallèlement, la marge du cafetier n'a pas bougé", a expliqué à l'AFP Roland Héguy, président de l'Umih, le principal syndicat d'hôteliers et de restaurateurs.

"La consommation dans les cafés,hotels restaurants est très touchée sur l'année 2013; les professionnels sont affaiblis, les clients s'éloignent. Et parallèlement, on voit de plus en plus d'alcool dans la rue. Les grandes surfaces elles sont moins touchées", regrette-t-il.

L'impact de ce recul sur le chiffre d'affaires des cafés et restaurants est lourd, a insisté Philippe Vasseur, président des Brasseurs de France.

"La bière est, avec le café, un de leurs deux piliers: c'est là-dessus qu'ils font leur marge", a-t-il déclaré à l'AFP.

Le risque d'une dégradation de l'image de la bière auprès des consommateurs inquiète les professionnels, notamment dans un pays qui traditionnellement affectionne plutôt le vin. Avec une moyenne de 30 litres par habitant par an, la France ne se situe en effet qu'au 26e rang parmi les pays consommateurs de bière en Europe. Le marché connaît d'ailleurs une baisse tendancielle depuis trente ans, mais pouvait compter sur une certaine stabilité depuis 2008.

 

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