Vin : le cru 2014 devrait être bon et (plus) abondant

Par latribune.fr  |   |  491  mots
45,4 millions d'hectolitres de vin devraient pouvoir être produits grâce au raisin qui va être ramassé dans les prochaines semaines, contre 42,3 millions d'hectolitres en 2013. (Crédits : Jean-Louis Zimmermann via Flickr CC License by.)
La filière viticole française s'attend à une récolte en hausse cette année. Une bonne nouvelle après deux années calamiteuses, mais qui ne devrait pas suffire à faire baisser les prix du vin.

Cette année, le vin devrait être bon et couler à flots. Du moins la filière viticole française s'attend-elle à une récolte en hausse en 2014 après deux années calamiteuses, bien que sécheresse et grêle aient abîmé certains vignobles.

Jérôme Despey, le président de la branche vins de l'établissement public FranceAgriMer, s'est ainsi réjoui vendredi lors d'une conférence de presse à Montreuil:

"Après deux années de récoltes excessivement basses, on revient à quelque chose de plus normal. [...] On part sous de bons auspices au démarrage de cette récolte."

45,4 millions d'hectolitres

45,4 millions d'hectolitres de vin devraient pouvoir être produits grâce au raisin qui va être ramassé dans les prochaines semaines, contre 42,3 millions d'hectolitres en 2013. Un chiffre conforme à la moyenne quinquennale de 45,6 millions, selon les informations recueillies ces deux derniers jours auprès des vignerons de l'Hexagone par FranceAgriMer, mais inférieur à la première prévision du ministère de l'Agriculture fin juillet, qui tablait sur 46,4 millions d'hectolitres.

Ces projections peuvent toujours être modifiées au gré des aléas climatiques qui pourraient survenir dans les prochaines semaines. Car les vendanges commencent à peine dans le Languedoc-Roussillon (Chardonnay, Sauvignon, Muscat), en Corse et dans quelques parcelles en Provence. Elles s'étaleront jusqu'en octobre.

Rebond dans le Bordelais, le Languedoc-Roussillon en souffrance

Dans le détail, la Champagne pourrait même voir sa production augmenter de près de 20% par rapport à la moyenne quinquennale, à 3,2 millions d'hectolitres, grâce à une météo favorable.

Le Bordelais n'est pas en reste. La récolte devrait revenir dans la moyenne, à 5,5 millions, et rebondir de 40% par rapport à 2013, où les vignes avaient été ravagées par la grêle.

Cette année, les vignes du Languedoc-Roussillon ont souffert d'un "printemps très chaud et sec suivi par des épisodes de grêle très importants dans l'Aude, l'ouest de l'Hérault et le Gard", regrette Jérôme Despey, lui-même viticulteur dans la région. Leur production devrait donc reculer de près de 10% par rapport à la moyenne sur 5 ans. "Certains vignerons rentrent même 15-20% (de raisin, ndlr) en moins à cause de la sécheresse", constate-t-il.

Le prix du rouge devrait augmenter

La qualité semble toutefois au rendez-vous malgré un été au temps capricieux, qui a amené pluie et fraîcheur dans une bonne partie du pays.

Ces vendanges correctes ne devraient en revanche pas empêcher les prix d'augmenter l'an prochain, car "les stocks restent moindres" qu'il y a dix ans, lorsque la production frôlait les 60 millions d'hectolitres, rappelle encore Jérôme Despey.

Il faudra certes attendre l'automne pour avoir une idée vraiment précise des prix, mais le vin rouge pourrait augmenter de 2-3% en moyenne, et le rosé, vin très demandé dont la France est le 1er producteur mondial, davantage encore.

Photo : Vendanges au domaine Roger Sabon par Jean-Louis Zimmerman. Via Flickr CC License by.