Face à la politique de Macron, les agriculteurs promettent d'être vigilants

Par latribune.fr  |   |  387  mots
Christiane Lambert, présidente du syndicat agricole FNSEA a assuré que les agriculteurs seraient vigilants à la politique menée par Emmanuel Macron.
Lors d'un déplacement à Beaune (Côte d'Or), mardi 19 mai, la présidente du syndicat agricole FNSEA, a prévenu le nouveau président de la République. Les agriculteurs seront "très vigilants" concernant sa future politique.

Lors de l'assemblée générale de la Feder, une fédération de coopératives d'éleveurs de bovins charolais, Christiane Lambert, présidente du syndicat agricole FNSEA, a été claire. Désormais élu, Emmanuel Macron sera attendu par les agriculteurs sur trois sujets chauds: "les Etats généraux de l'alimentation", une "loi de simplification" concernant la réglementation et un "droit à l'erreur" pour les agriculteurs en cas de contrôle. Pour la Fédération nationale des syndicats d'exploitants agricoles, il s'agit là des sujets qui devront faire partie des priorités présidentielles.

Autre revendication des agriculteurs, à la veille de la composition du gouvernement: le regroupement dans un même ministère de l'agriculture, de l'alimentation, de la forêt et des territoires ruraux "parce que c'est un tout cohérent", explique la représentante syndicale.

"Il y a beaucoup de territoires ruraux qui ont mal voté parce qu'ils se sentent déclassés, abandonnés. [...] Aujourd'hui beaucoup de producteurs travaillent en dessous du prix de revient dans leurs exploitations, et ça ce n'est pas normal."

Christiane Lambert a ajouté que, même pour le petit paysan, la compétitivité était nécessaire. "Ce n'est pas un gros mot, c'est l'équilibre des comptes et la rentabilité dans nos exploitations."

"Des prix et des revenus au ras des pâquerettes"

D'autre part, la présidente du syndicat agricole majoritaire a également fait une proposition: la signature d'un pacte avec le consommateur, justifiant:

"Parce qu'on ne pourra pas indéfiniment avoir des prix au ras des pâquerettes, des revenus au ras des pâquerettes et des producteurs qui ne gagnent pas d'argent année après année[...] Une grande majorité (des consommateurs) sont prêts à payer un petit peu plus s'ils savent que ça revient aux agriculteurs."

Christiane Lambert a aussi invité les agriculteurs à parler de plus en plus de leur métier afin de le faire (re) découvrir.

Et à la question du bien-être animal, elle n'a pas manqué de reconnaître que, si le regard de la société avait évolué, les agriculteurs devaient également le faire. En contrebalançant tout de même. Elle a dénoncé le discours qui accuse la profession agricole d'être "[méchante] en mettant [les animaux] dans des cages".

( avec AFP)