Le plus gros actionnaire individuel d'Hermès veut adopter son employé de maison pour lui transmettre sa fortune

Par latribune.fr  |   |  391  mots
L'un des descendants du fondateur d'Hermès, la célèbre maison de maroquinerie française, veut adopter son employé de maison afin de lui léguer une partie de sa fortune de plusieurs milliards de francs suisses, affirme vendredi la Tribune de Genève.

Un homme de 51 ans, employé de maison de l'un des membres de la famille Hermès, pourrait devenir milliardaire. Selon La Tribune de Genève, Nicolas Puech, plus gros actionnaire individuel d'Hermès avec une participation d'environ 5% du géant français du luxe, envisage d'adopter son employé de maison pour lui transmettre une partie de sa fortune de plusieurs milliards de francs suisses. Selon notre confrère, il s'agirait d'un « ancien jardinier et homme à tout faire », « âgé de 51 ans » et « issu d'une modeste famille marocaine ». Dans une lettre datant « d'octobre 2022 », ce descendant du fondateur d'Hermès a chargé un avocat de « mettre en ordre sa situation successorale ». Ce dernier aurait aussi été mandaté pour mener une procédure d'adoption, « toujours en cours ». « En Suisse, adopter un adulte n'est pas impossible, mais inhabituel », détaille le quotidien, expliquant que si la procédure aboutit, il pourrait hériter « d'au moins la moitié » de sa fortune. Celle-ci est colossale. Selon le magazine Bilan, qui établit chaque année un classement des 300 personnes les plus riches de Suisse, la fortune de l'octogénaire est estimée à 9 à 10 milliards de francs suisses (9,4 à 10,4 milliards d'euros) grâce à ses actions dans la maison de maroquinerie connue pour ses sacs à main et carrés de soie.

Rupture du pacte successoral

Ce projet se heurte toutefois à des oppositions, poursuit le quotidien suisse. En 2011, Nicolas Puech a signé un pacte successoral - plus contraignant qu'un testament - en faveur d'une fondation basée à Genève, appelée Isocrate, qui finance des projets de lutte contre la désinformation à travers des ONG soutenant le journalisme.

Mais dans « une note manuscrite » datant de « février 2023 », consultée par le quotidien, le milliardaire a fait « volte-face », expliquant qu'il a « l'intention de prendre d'autres dispositions testamentaires ».

Contactée par l'AFP, cette fondation indique avoir « appris récemment la volonté de son fondateur d'annuler le pacte successoral » mais n'avoir en revanche « pas connaissance d'éventuelles autres dispositions ».

« Cette volonté d'annulation unilatérale du pacte successoral paraît infondée », considère cette fondation, qui s'y est opposée tout en laissant la porte ouverte à une « discussion » insiste-t-elle.

La fondation dit regretter que « ses activités d'utilité publique » se voient « menacées dans leur pérennité » par des circonstances « qui lui échappent totalement", sur fond de « conflit interpersonnel et de convoitises en tous genres ».

(Avec AFP)