L'Etat va prêter 6,5 milliards d'euros à PSA Peugeot-Citroën, Renault et Renault Trucks

Par latribune.fr  |   |  542  mots
L'Etat va prêter 6,5 milliards d'euros à PSA Peugeot-Citroën, Renault et Renault Trucks, via des prêts à taux préférentiels en échange d'engagement sur le maintien des sites et des emplois en France.

Avec son plan d'aide au secteur automobile français, l'Etat va prêter 6,5 milliards d'euros (François Fillon avait déjà évoqué une enveloppe de cinq à six milliards) à Renault et PSA Peugeot Citroën, 3 milliards chacun, via des prêts sur cinq ans avec un taux préférentiel de 6%. Le président Nicolas Sarkozy vient de le confirmer lui-même. Renault Truck (groupe Volvo), va recevoir un prêt de 500 millions d'euros aux mêmes conditions.

En échange, les deux grands constructeurs automobiles tricolores se sont engagés à ne pas fermer de sites en France et à éviter les licenciements dans l'Hexagone. Comme pour les banques, la convention signée par Renault et PSA Peugeot-Citroën prévoit que ses dirigeants renoncent à leurs bonus et que leurs actionnaires acceptent la réduction ou la suppression ponctuelle des dividendes, selon des informations de presse. Pour le gouvernement, l'investissement doit désormais être inscrit comme une priorité des constructeurs automobiles.

Toujours dans le cadre de ce "pacte automobile", l'Etat va doubler son aide aux établissements financiers de Renault et PSA. Celle-ci va passer à 2 milliards d'euros. Les sous-traitants ne vont pas être oubliés. Le fonds d'investissement automobile, destiné à aider les fournisseurs de l'industrie va également voir sa contribution de l'Etat doubler. Elle va passer à 600 millions d'euros.

Pas de plan social en 2009 chez Renault

De son côté, le groupe PSA Peugeot-Citroën va porter sa contribution de 100 à 200 millions d'euros et s'engage à "apporter un soutien actif" à l'ensemble des acteurs de la filière, notamment en "réduisant les délais de paiements". Quant à Renault, il s'est engagé à développer un partenariat de moyen terme avec ses partenaires équipementiers et à étudier la création, en France, d'un pôle de recherche dans le domaine du véhicule électrique et d'un site de fabrication de batteries.

Renault et PSA ont chacun réagi aux déclarations du gouvernement. Patrick Pélata, le directeur général délégué de la marque au losange, a déclaré que le prêt accordé à l'entreprise allait permettre "d'envisager 2009 dans des conditions sereines". Il a affirmé qu'il n'y aurait pas de plan social en 2009 en France et que le taux d'intérêt préférentiel consentit aux constructeurs automobile augmenterait si leurs résultats s'amélioraient.

Le patron de PSA Peugeot-Citroën, Christian Streiff a confirmé qu'il n'y aurait pas de cession de sites de production dans l'Hexagone pendant toute la durée du plan et que ce prêt allait permettre à son groupe d'envisager sereinement ses financements.

Quant à la Commission européenne, elle a déjà prévenu qu'elle comptait étudier en détail le plan de l'Etat français.

L'Etat a déjà volé indirectement au secours de ce secteur qui voit plonger ses ventes (encore -7,9% en janvier en France) avec le lancement d'une prime à la casse de mille euros en échange du remplacement par une voiture neuve d'un véhicule ancien. Il a aussi mis à disposition en décembre une enveloppe de prêts à taux réduit d'un milliard d'euros pour les filiales de crédit des deux constructeurs automobiles, le financement jouant un rôle clé pour le marché automobile, surtout si les banques deviennent plus frileuses avec la crise financière et économique.