Les salariés de la filière automobile manifestent contre les plans sociaux

Par latribune.fr  |   |  465  mots
Plusieurs milliers de salariés de la filière automobile ont défilé ce jeudi à Paris, soutenus par plusieurs personnalités politiques, pour dénoncer les plans sociaux et la "logique financière" des entreprises du secteur.

Plusieurs milliers de salariés de la filière automobile et de ses sous-traitants - employés par PSA, Michelin, Continental, Delphi, Valeo, Goodyear, Valeo... - ont manifesté ce jeudi à Paris pour dénoncer les plans sociaux et la "logique financière" des entreprises du secteur.

La manifestation, initiative revendiquée comme venant de "la base" de la CGT, était soutenue par les fédérations CGT métallurgie et chimie mais le numéro un de la confédération, Bernard Thibault, n'y participait pas.

Les manifestants, au nombre 6.000 selon la CGT et de 1.700 selon la police, ont défilé en fin de matinée de la place de l'Opéra à celle de la Bourse, lieu "symbole des actionnaires et du monde de la finance". Plusieurs dizaines d'entre eux ont pénétré dans l'enceinte du palais Brongniart, ancien siège de la Bourse de Paris, où ils ont écrit des slogans sur des murs et lâché quelques tracts.

Des salariés de Michelin ont défilé vêtus d'un T-shirt traitant leur employeur de "champion du monde du mensonge". "Un cabinet d'experts a montré que le plan de suppression de 1.093 postes n'est pas justifié économiquement, nous nous réservons le droit d'aller en justice", a fait valoir Serge Allegre (CGT de Saône-et-Loire).

"Du chômage partiel aux heures supplémentaires imposées"

Présent au passage du cortège, Olivier Besancenot, leader du Nouveau parti anticapitaliste (NPA), a dénoncé les subventions accordées "aux gens qui se sont enrichis sur le dos de la crise", estimant  les salariés de l'automobile étaient "pris pour des yo-yo", passant "du chômage partiel imposé aux heures supplémentaires imposées".

Le président du Parti de gauche, Jean-Luc Mélenchon, la chef de file des Verts Cécile Duflot, les socialistes Benoît Hamon et Arnaud Montebourg, Maxime Gremetz (PCF) et Georges Sarre (MRC) étaient également présents pour exprimer leur "solidarité".

Arnaud Montebourg a dénoncé la "dureté des temps" avec l'augmentation des cadences et des maladies professionnelles. "C'est assez impitoyable aujourd'hui pour la classe du travail, il faut le dire", a-t-il déclaré aux journalistes.

150.000 emplois supprimés

Xavier Reynauld, délégué syndical de Renault Le Mans, a souligné que 150.000 emplois avaient été supprimés dans la filière automobile, dont 9.000 chez Renault.

Les "Conti", dont l'usine de pneumatiques de Clairoix (Oise) est désormais fermée, sont venus en force réclamer l'"arrêt des poursuites" contre leurs six collègues condamnés à trois à cinq mois de prison avec sursis pour des dégradations commises à la sous-préfecture de Compiègne le 21 avril.

D'autres manifestants ont évoqué les suicides chez Renault, au moment où France Télécom est confronté à une vague de 23 suicides depuis février 2008.