.... et accélère sur le haut de gamme avec Nissan et Mercedes

Par Alain-Gabriel Verdevoye  |   |  456  mots
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La firme sortira un nouveau monospace Espace en 2014, sur une plate-forme commune avec le japonais et l'allemand, qui utiliseront aussi cette base roulante. Deux autres modèles sont prévus, tous fabriqués à Douai.

« Nous allons remplacer le (monospace) Espace par un véhicule sur une plate-forme commune avec Nissan et Daimler (Mercedes). Deux autres modèles de haut de gamme sont prévus, pour remplacer les Laguna et Vel Satis », affirme Carlos Ghosn. Ces trois véhicules, dont les « lancements auront lieu entre 2014 et 2015, seront produits à Douai », dans le nord de la France, indique le PDG du groupe français. Les investissements prévus sur le site sont de 420 millions d'euros.

Plate-forme mondiale

Avant, « on faisait des modèles de haut de gamme à quelques dizaines de milliers d'unités. Aujourd'hui, avec cette plate-forme mondiale qui peut servir pour toutes sortes de véhicules comme des SUV (4x4), on compte en millions », précise le PDG. Vive les économies d'échelle ! Ces voitures « iront aussi en Chine, dans le reste de l'Asie ». Elles ne sont donc nullement destinées à l'Europe seule, comme c'était le cas des précédents Espace, des Laguna ou Safrane puis Vel Satis. Nissan et Mercedes réutiliseront cette même plate-forme dans le monde entier.

En plus de ces trois modèles de haut de gamme escomptés, « il y aura un véhicule supplémentaire sur base Mercedes », dont la localisation industrielle n'a pas encore été définie. Ce modèle spécifique « viendra en plus ». Pour couronner la gamme Renault. Mais, ce n'est pas pour tout de suite.

Haut de gamme déficitaire

La gamme « Entry » à bas coûts (Logan, Sandero, Duster) est « la plus rentable de l'entreprise. Après, vient le milieu de gamme Mégane, puis les utilitaires », précise le PDG. Mais les « petits modèles ont perdu de l'argent l'an dernier », a encore souligne le patron. Et « le haut de gamme est dans le rouge ».

Structurellement. Mais, « ce n'est pas inéluctable. Il y a justement un fort potentiel dans le haut de gamme ». Le haut de gamme « sera un des facteurs, avec l'entrée en Chine, qui permettra à Renault de viser les marges des constructeurs japonais. Certains concurrents sortent 7 à 8% de marge. Et on doit les rattraper ».

« Ultra Low Cost » confirmé

Parallèlement à ces annonces sur l'avenir du haut de gamme chez Renault, Carlos Ghosn a confirmé jeudi, en marge des résultats financiers 2011, les informations de "La Tribune", sur une future plate-forme « Ultra Low Cost » (à très bas coûts), à l'autre extrémité du spectre. Et le PDG promet « des prix similaires à ceux des véhicules d'entrée de gamme vendus en Inde aujourd'hui », c'est-à-dire à partir de « 2.500-3.000 euros ». Cette future gamme minimaliste ne sera pas réservée à l'Inde, mais devrait être industrialisée également ailleurs. Elle sera « mondiale ». Renault veut couvrir l'ensemble des besoins automobiles, de la moins chère... à la plus chère ?